Les Jeux olympiques aidant, les Chinois avaient espéré que l'année 2008 marquerait une sorte de consécration politico-diplomatique sur la scène internationale, à la mesure de leur succès économique. Mais à l'approche du 8 août fatidique - le8-8-8 à 8 heures -, jour réputé faste selon la superstition locale, les dieux du stade, les militants des droits de l'homme, les sympathisants de la cause tibétaine et la folie meurtrière des éléments naturels en ont décidé autrement. Cependant, à toute chose malheur est bon : indépendamment des résultats sportifs et politiques des JO de Pékin, la communauté chinoise du renseignement et de la sécurité aura vécu cet événement comme un test sans précédent ouvrant la voie à de spectaculaires progrès.
Les Jeux sont aussi l'occasion d'effectuer un saut qualitatif en matière de contrôle des populations ainsi que dans la mise au point d'outils de connaissance du monde extérieur. Comme l'a toujours souligné He Zhenliang, le père de la stratégie olympique chinoise depuis les années 1950 jusqu'à l'obtention des JO de Pékin : « La compétition sportive est le reflet de la compétition sur le terrain de la politique internationale » (1).
Entièrement tendue vers la préparation de ce formidable événement, la communauté du renseignement et de la sécurité chinoise mobilise toutes les compétences qu'elle a acquises depuis 1949. Jusqu'aux années 1970 et la fin de la révolution culturelle, cette tâche était essentiellement dévolue au tentaculaire ministère de la Sécurité publique (Gonganbu), chargé de l'encadrement des masses et de la répression. Toujours actif, le Gonganbu s'est doté au lendemain du 11 septembre 2001, avec l'aide du savoir-faire étranger, d'unités formées à la surveillance technologique (notamment de l'internet) et à la lutte antiterroriste.
Parallèlement, sous les auspices du Comité central du Parti communiste chinois, s'est progressivement mis en place le triptyque du renseignement politique : le service d'investigations (Diaochabu) qui, sous une appellation différente (Diaoyanshi), continue à oeuvrer dans les ambassades à l'étranger ; le Département des liaisons internationales (chargé autrefois de prodiguer ses conseils aux groupes pro-chinois à travers le monde, il se contente aujourd'hui de maintenir les contacts avec toutes sortes de formations politiques) ; et le Département du travail de front uni dont l'action en direction de la diaspora chinoise consiste à ramener au bercail les « brebis égarées » à Taiwan, au Tibet ou à Hong Kong. Nombre de ces fonctionnaires pratiquent l'espionnage dans la plus pure tradition chinoise, mais la majorité d'entre eux exploitent des sources ouvertes et travaillent au grand jour. Une myriade d'instituts de recherche internationale rattachés au Parti, à l'État et à l'Armée populaire de libération complètent ce dispositif.
Dans les années 1980, on a vu le Petit Timonier Deng Xiaoping ouvrir son pays, l'initier à l'économie « socialiste » de marché et lancer d'ambitieux programmes de recherche et de développement. Pour accompagner ces réformes, le régime a mis en place une série d'organismes de renseignement économique calqués sur le modèle japonais, ainsi qu'un ministère de la Sûreté de l'État (Guoanbu), véritable KGB à la chinoise. …
Les Jeux sont aussi l'occasion d'effectuer un saut qualitatif en matière de contrôle des populations ainsi que dans la mise au point d'outils de connaissance du monde extérieur. Comme l'a toujours souligné He Zhenliang, le père de la stratégie olympique chinoise depuis les années 1950 jusqu'à l'obtention des JO de Pékin : « La compétition sportive est le reflet de la compétition sur le terrain de la politique internationale » (1).
Entièrement tendue vers la préparation de ce formidable événement, la communauté du renseignement et de la sécurité chinoise mobilise toutes les compétences qu'elle a acquises depuis 1949. Jusqu'aux années 1970 et la fin de la révolution culturelle, cette tâche était essentiellement dévolue au tentaculaire ministère de la Sécurité publique (Gonganbu), chargé de l'encadrement des masses et de la répression. Toujours actif, le Gonganbu s'est doté au lendemain du 11 septembre 2001, avec l'aide du savoir-faire étranger, d'unités formées à la surveillance technologique (notamment de l'internet) et à la lutte antiterroriste.
Parallèlement, sous les auspices du Comité central du Parti communiste chinois, s'est progressivement mis en place le triptyque du renseignement politique : le service d'investigations (Diaochabu) qui, sous une appellation différente (Diaoyanshi), continue à oeuvrer dans les ambassades à l'étranger ; le Département des liaisons internationales (chargé autrefois de prodiguer ses conseils aux groupes pro-chinois à travers le monde, il se contente aujourd'hui de maintenir les contacts avec toutes sortes de formations politiques) ; et le Département du travail de front uni dont l'action en direction de la diaspora chinoise consiste à ramener au bercail les « brebis égarées » à Taiwan, au Tibet ou à Hong Kong. Nombre de ces fonctionnaires pratiquent l'espionnage dans la plus pure tradition chinoise, mais la majorité d'entre eux exploitent des sources ouvertes et travaillent au grand jour. Une myriade d'instituts de recherche internationale rattachés au Parti, à l'État et à l'Armée populaire de libération complètent ce dispositif.
Dans les années 1980, on a vu le Petit Timonier Deng Xiaoping ouvrir son pays, l'initier à l'économie « socialiste » de marché et lancer d'ambitieux programmes de recherche et de développement. Pour accompagner ces réformes, le régime a mis en place une série d'organismes de renseignement économique calqués sur le modèle japonais, ainsi qu'un ministère de la Sûreté de l'État (Guoanbu), véritable KGB à la chinoise. …
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