Politique Internationale - Nicolas Sarkozy est allé très loin dans sa politique de la main tendue aux FARC : il s'est directement adressé aux chefs de la guérilla ; il a promis d'accueillir les guérilleros en France s'ils acceptaient de déposer les armes ; et il leur a même proposé l'asile politique. Approuvez-vous sa démarche ?
Alvaro Uribe - Avant tout, je souhaite rappeler cette vérité : la Colombie est profondément reconnaissante envers tous les gouvernements et toutes les personnes qui soutiennent la lutte démocratique qu'elle livre contre le terrorisme. J'entretiens avec le président Sarkozy des rapports francs et constructifs. Nous autres Colombiens sommes, naturellement, obsédés par la sécurité de notre pays ; nous n'en comprenons que mieux l'« obsession » du président Sarkozy concernant la libération d'Ingrid Betancourt. C'est une noble obsession. Son appui à notre politique de « Sécurité démocratique » a permis la convergence de nos efforts concernant la libération des otages, dont la coordination s'est faite en toute transparence et en toute confiance.
P. I. - Quel jugement portez-vous sur l'immense mobilisation médiatique autour de la personne d'Ingrid Betancourt ? Cette mobilisation contribue-t-elle à retarder ou à accélérer sa libération ?
A. U. - Nos compatriotes qui se trouvent en captivité vivent une terrible tragédie. Leurs familles - et leurs communautés au sens large - souffrent avec eux. Dès lors, toutes les marches et les manifestations qui visent à exprimer la solidarité des Colombiens et des autres peuples avec ces malheureux et leurs proches sont les bienvenues. Nous sommes déterminés à faire le nécessaire pour rendre la liberté à ces personnes et pour empêcher la recrudescence de l'insécurité.
P. I. - Quelle est la popularité actuelle d'Ingrid Betancourt en Colombie, selon vous ? Si elle était libérée et décidait de reprendre sa carrière politique, pourrait-elle sérieusement envisager de parvenir à la présidence ?
A. U. - Comme vous le savez, au moment où Ingrid Betancourt a été enlevée, en 2002, elle était candidate à la présidence de la République. Sa prometteuse carrière politique a été interrompue par l'acte terroriste des FARC. Je parle au nom de tous les Colombiens quand je dis que le pays attend avec impatience qu'elle retrouve la liberté et qu'elle reprenne part à notre débat politique.
P. I. - L'Équateur et le Venezuela ont demandé à la communauté internationale que les FARC se voient attribuer le statut de « forces belligérantes ». D'après Quito et Caracas, une telle reconnaissance pourrait ouvrir la porte à un processus de paix. Que pensez-vous de cet argument ?
A. U. - Je vais être très clair. Aux yeux de l'ONU comme de l'Organisation des États américains (OEA), les groupes violents colombiens, dont les FARC, sont des organisations terroristes. Dès lors que les FARC voudront négocier la paix, mon gouvernement sera prêt à leur accorder tous les avantages prévus dans notre Constitution ; il serait même le premier à cesser de les qualifier de terroristes. Et il demanderait au monde entier - au titre de contribution en …
Alvaro Uribe - Avant tout, je souhaite rappeler cette vérité : la Colombie est profondément reconnaissante envers tous les gouvernements et toutes les personnes qui soutiennent la lutte démocratique qu'elle livre contre le terrorisme. J'entretiens avec le président Sarkozy des rapports francs et constructifs. Nous autres Colombiens sommes, naturellement, obsédés par la sécurité de notre pays ; nous n'en comprenons que mieux l'« obsession » du président Sarkozy concernant la libération d'Ingrid Betancourt. C'est une noble obsession. Son appui à notre politique de « Sécurité démocratique » a permis la convergence de nos efforts concernant la libération des otages, dont la coordination s'est faite en toute transparence et en toute confiance.
P. I. - Quel jugement portez-vous sur l'immense mobilisation médiatique autour de la personne d'Ingrid Betancourt ? Cette mobilisation contribue-t-elle à retarder ou à accélérer sa libération ?
A. U. - Nos compatriotes qui se trouvent en captivité vivent une terrible tragédie. Leurs familles - et leurs communautés au sens large - souffrent avec eux. Dès lors, toutes les marches et les manifestations qui visent à exprimer la solidarité des Colombiens et des autres peuples avec ces malheureux et leurs proches sont les bienvenues. Nous sommes déterminés à faire le nécessaire pour rendre la liberté à ces personnes et pour empêcher la recrudescence de l'insécurité.
P. I. - Quelle est la popularité actuelle d'Ingrid Betancourt en Colombie, selon vous ? Si elle était libérée et décidait de reprendre sa carrière politique, pourrait-elle sérieusement envisager de parvenir à la présidence ?
A. U. - Comme vous le savez, au moment où Ingrid Betancourt a été enlevée, en 2002, elle était candidate à la présidence de la République. Sa prometteuse carrière politique a été interrompue par l'acte terroriste des FARC. Je parle au nom de tous les Colombiens quand je dis que le pays attend avec impatience qu'elle retrouve la liberté et qu'elle reprenne part à notre débat politique.
P. I. - L'Équateur et le Venezuela ont demandé à la communauté internationale que les FARC se voient attribuer le statut de « forces belligérantes ». D'après Quito et Caracas, une telle reconnaissance pourrait ouvrir la porte à un processus de paix. Que pensez-vous de cet argument ?
A. U. - Je vais être très clair. Aux yeux de l'ONU comme de l'Organisation des États américains (OEA), les groupes violents colombiens, dont les FARC, sont des organisations terroristes. Dès lors que les FARC voudront négocier la paix, mon gouvernement sera prêt à leur accorder tous les avantages prévus dans notre Constitution ; il serait même le premier à cesser de les qualifier de terroristes. Et il demanderait au monde entier - au titre de contribution en …
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