Gilles-William Goldnadel - Le Likoud n'a obtenu que 10 % des voix lors des dernières élections législatives, tenues en mars 2006. Deux ans et demi plus tard, votre parti est le grand favori du prochain scrutin. Comment expliquez-vous l'échec de 2006 et le retour en grâce de 2008 ?
Benjamin Netanyahou - Ces trois dernières années, l'opinion publique s'est considérablement rapprochée des thèses du Likoud. Pour deux raisons.
Tout d'abord, les citoyens estiment désormais, dans leur majorité, que la politique de retrait unilatéral des territoires conquis lors de la guerre des Six-Jours représente une menace pour la sécurité d'Israël. Avant les élections de 2006, nous avions déclaré que le désengagement unilatéral de Gaza avait affaibli la sécurité de notre pays et ne ferait que renforcer des organisations terroristes palestiniennes telles que le Hamas. De plus, nous affirmions qu'un retrait unilatéral de Cisjordanie - une solution en faveur de laquelle militait alors le parti Kadima - mettrait tout le territoire d'Israël en danger.
Il nous apparaissait clairement que l'Iran, via les groupes terroristes qu'il soutient, avait désormais une frontière commune avec Israël aussi bien au nord (après le retrait unilatéral du Liban en 2000) qu'au sud (suite à notre retrait unilatéral de Gaza en 2005). Malheureusement, tous ces avertissements n'ont pas été entendus à ce moment-là. Mais, quelques mois plus tard à peine, lors de la guerre israélo-libanaise de l'été 2006, 4 000 roquettes ont été tirées sur la Galilée à partir du Liban. La plupart des Israéliens ont alors compris à quel point le désengagement unilatéral était synonyme de risque pour leur sécurité.
G.-W. G. - Quelle a été l'autre raison qui a incité les électeurs à se tourner de nouveau vers votre parti ?
B. N. - La situation économique. Comme vous le savez, j'ai occupé de 2003 à 2005 le poste de ministre des Finances. J'ai lancé une série de réformes radicales visant à libéraliser le marché. C'était indispensable pour prévenir un effondrement financier et pour placer l'économie israélienne sur le chemin d'une croissance solide et garantie pour des années. Mes réformes n'étaient pas seulement destinées à libéraliser notre économie et à stimuler la croissance : elles avaient également pour but d'inciter tous les citoyens en état de travailler à s'engager sur le marché de l'emploi. Ainsi, l'État pouvait concentrer son aide sur ceux qui en avaient le plus besoin. Pour mener ces réformes à bien, nous avons dû procéder à des coupes pénibles dans les aides sociales.
Au moment des élections de 2006, l'impact positif de ces décisions ne s'était pas encore fait pleinement sentir. Mais, aujourd'hui - après cinq années de croissance robuste couronnées par une baisse sensible du taux de chômage, un nombre record d'Israéliens détenant un emploi et une dette nationale qui fond à vue d'oeil -, l'opinion publique s'est mise à apprécier à sa juste mesure l'efficacité de notre politique économique. Bref, si le Likoud a été puni en 2006 pour avoir suivi cette ligne rigoureuse, il en retire aujourd'hui les dividendes dans …
Benjamin Netanyahou - Ces trois dernières années, l'opinion publique s'est considérablement rapprochée des thèses du Likoud. Pour deux raisons.
Tout d'abord, les citoyens estiment désormais, dans leur majorité, que la politique de retrait unilatéral des territoires conquis lors de la guerre des Six-Jours représente une menace pour la sécurité d'Israël. Avant les élections de 2006, nous avions déclaré que le désengagement unilatéral de Gaza avait affaibli la sécurité de notre pays et ne ferait que renforcer des organisations terroristes palestiniennes telles que le Hamas. De plus, nous affirmions qu'un retrait unilatéral de Cisjordanie - une solution en faveur de laquelle militait alors le parti Kadima - mettrait tout le territoire d'Israël en danger.
Il nous apparaissait clairement que l'Iran, via les groupes terroristes qu'il soutient, avait désormais une frontière commune avec Israël aussi bien au nord (après le retrait unilatéral du Liban en 2000) qu'au sud (suite à notre retrait unilatéral de Gaza en 2005). Malheureusement, tous ces avertissements n'ont pas été entendus à ce moment-là. Mais, quelques mois plus tard à peine, lors de la guerre israélo-libanaise de l'été 2006, 4 000 roquettes ont été tirées sur la Galilée à partir du Liban. La plupart des Israéliens ont alors compris à quel point le désengagement unilatéral était synonyme de risque pour leur sécurité.
G.-W. G. - Quelle a été l'autre raison qui a incité les électeurs à se tourner de nouveau vers votre parti ?
B. N. - La situation économique. Comme vous le savez, j'ai occupé de 2003 à 2005 le poste de ministre des Finances. J'ai lancé une série de réformes radicales visant à libéraliser le marché. C'était indispensable pour prévenir un effondrement financier et pour placer l'économie israélienne sur le chemin d'une croissance solide et garantie pour des années. Mes réformes n'étaient pas seulement destinées à libéraliser notre économie et à stimuler la croissance : elles avaient également pour but d'inciter tous les citoyens en état de travailler à s'engager sur le marché de l'emploi. Ainsi, l'État pouvait concentrer son aide sur ceux qui en avaient le plus besoin. Pour mener ces réformes à bien, nous avons dû procéder à des coupes pénibles dans les aides sociales.
Au moment des élections de 2006, l'impact positif de ces décisions ne s'était pas encore fait pleinement sentir. Mais, aujourd'hui - après cinq années de croissance robuste couronnées par une baisse sensible du taux de chômage, un nombre record d'Israéliens détenant un emploi et une dette nationale qui fond à vue d'oeil -, l'opinion publique s'est mise à apprécier à sa juste mesure l'efficacité de notre politique économique. Bref, si le Likoud a été puni en 2006 pour avoir suivi cette ligne rigoureuse, il en retire aujourd'hui les dividendes dans …
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