Il est au moins un point qui, au milieu de cette tourmente économique et financière, fait l'unanimité : il faut, à tout prix, éviter le retour des processus protectionnistes qui, dans les années 1930, furent directement responsables de l'aggravation de la crise et de sa transformation en Grande Dépression.La mémoire collective a été durablement impressionnée par les événements de cette époque. Tout le monde se souvient, en effet, des ravages qui ont immédiatement suivi, au printemps 1930 - soit moins d'un an après le début de la récession qui a mené au grand krach boursier du mois d'octobre 1929 -, le vote par le Congrès américain du Smoot Hawley Act, la plus spectaculaire hausse de droits de douane jamais enregistrée dans l'histoire moderne des nations industrielles. Cette décision a immédiatement déclenché à travers le monde entier une chaîne de représailles commerciales dont les économies développées ont mis près de trente ans à se relever.
Il est clair que personne ne désire assister à une répétition de ces dramatiques engrenages. De ce point de vue, les déclarations des dirigeants du G20 sont sans ambiguïté ; elles traduisent une conscience aiguë du danger néo-protectionniste qui pourrait résulter de la situation actuelle, ainsi qu'une volonté apparente de tout mettre en oeuvre pour qu'il n'en soit pas ainsi.
Jusqu'à présent, les choses se sont plutôt relativement bien passées. À quelques exceptions près (comme l'Équateur, qui a augmenté quelque 900 droits de douane (1)), il n'y a pas eu de relèvement général des tarifs douaniers, ni de réaction en chaîne.
Il n'en reste pas moins que la menace du retour à des mesures contagieuses de protection commerciale est toujours là, même si elle se présente sous des formes nouvelles, plus insidieuses et moins visibles pour le grand public. La crainte demeure que le renouveau d'intérêt des États pour une implication directe dans la gestion de l'économie - à travers les plans de relance - ne conduise à la réémergence d'un nouvel accès de protectionnisme mondial.
L'effondrement du commerce mondial, pire qu'en 1929 ?
Pour mesurer ce qu'il en est exactement, il faut commencer par faire un point sur la manière dont la crise a affecté l'évolution du commerce mondial.
Deux universitaires américains de renom, Barry Eichengreen et Kevin O'Rourke, ont entrepris de reconstituer une série d'indices mondiaux qui permettent d'évaluer l'intensité de la crise actuelle comparée à ce qui s'est passé il y a quatre-vingts ans. Le résultat de leurs premiers travaux a été publié au début du mois d'avril, suivi d'une mise à jour en septembre 2009 (2).
Selon eux, au cours des douze mois qui ont suivi le déclenchement de la récession (avril 2008), les trois principaux indicateurs d'activité économique - production industrielle, cours de Bourse et volume des échanges commerciaux - ont plongé plus vite qu'en 1929-1930. Le phénomène est particulièrement net pour les échanges dont l'indice, à la fin de l'année 2008, aurait été quasiment divisé par deux ! La panique bancaire de l'été-automne 2008 s'est accompagnée d'une véritable implosion du …
Il est clair que personne ne désire assister à une répétition de ces dramatiques engrenages. De ce point de vue, les déclarations des dirigeants du G20 sont sans ambiguïté ; elles traduisent une conscience aiguë du danger néo-protectionniste qui pourrait résulter de la situation actuelle, ainsi qu'une volonté apparente de tout mettre en oeuvre pour qu'il n'en soit pas ainsi.
Jusqu'à présent, les choses se sont plutôt relativement bien passées. À quelques exceptions près (comme l'Équateur, qui a augmenté quelque 900 droits de douane (1)), il n'y a pas eu de relèvement général des tarifs douaniers, ni de réaction en chaîne.
Il n'en reste pas moins que la menace du retour à des mesures contagieuses de protection commerciale est toujours là, même si elle se présente sous des formes nouvelles, plus insidieuses et moins visibles pour le grand public. La crainte demeure que le renouveau d'intérêt des États pour une implication directe dans la gestion de l'économie - à travers les plans de relance - ne conduise à la réémergence d'un nouvel accès de protectionnisme mondial.
L'effondrement du commerce mondial, pire qu'en 1929 ?
Pour mesurer ce qu'il en est exactement, il faut commencer par faire un point sur la manière dont la crise a affecté l'évolution du commerce mondial.
Deux universitaires américains de renom, Barry Eichengreen et Kevin O'Rourke, ont entrepris de reconstituer une série d'indices mondiaux qui permettent d'évaluer l'intensité de la crise actuelle comparée à ce qui s'est passé il y a quatre-vingts ans. Le résultat de leurs premiers travaux a été publié au début du mois d'avril, suivi d'une mise à jour en septembre 2009 (2).
Selon eux, au cours des douze mois qui ont suivi le déclenchement de la récession (avril 2008), les trois principaux indicateurs d'activité économique - production industrielle, cours de Bourse et volume des échanges commerciaux - ont plongé plus vite qu'en 1929-1930. Le phénomène est particulièrement net pour les échanges dont l'indice, à la fin de l'année 2008, aurait été quasiment divisé par deux ! La panique bancaire de l'été-automne 2008 s'est accompagnée d'une véritable implosion du …
Ce site est en accès libre. Pour lire la suite, il vous suffit de vous inscrire.
J'ai déjà un compte
M'inscrire
Celui-ci sera votre espace privilégié où vous pourrez consulter à tout moment :
- Historiques de commandes
- Liens vers les revues, articles ou entretiens achetés
- Informations personnelles