En Angola, la guerre n'a pas cessé après la chute du mur de Berlin et la fin de l'apartheid. Il aura fallu dix ans de plus pour que la paix finisse par s'instaurer. La dernière phase du conflit, intense, s'est soldée par la victoire militaire du MPLA dans un pays exsangue. Depuis la mort du chef de l'Unita Jonas Savimbi, le 22 février 2002, et les accords de paix qui ont suivi, le 4 avril 2002, le géant pétrolier - qui regorge aussi de diamants et de terres fertiles - prend enfin son essor. Son décollage rapide, avec l'aide de la Chine, du Brésil et de l'Afrique du Sud, paraît d'autant plus remarquable que, jusqu'à la fin 2009, il s'est passé de la tutelle du Fonds monétaire international (FMI). L'Angola, devenu premier producteur africain de pétrole, suit sa propre voie et joue de manière indépendante et décomplexée la carte de la globalisation.
Un pays en chantier
À l'image du pays, Luanda, la capitale, est devenue un immense chantier. La ville, hérissée de grues, évoque à la fois Johannesburg et Kinshasa. La première pour la puissance des sociétés minières, la vie retranchée des plus riches dans des complexes de luxe, le brassage racial et la présence d'une classe métisse (ici aux commandes). La seconde en raison d'une misère omniprésente qui n'empêche pas le coût faramineux de la vie. Luanda, l'une des métropoles les plus chères du monde, surpasse même Tokyo de ce point de vue ! L'afflux de migrants et la pénurie de logements ont provoqué une envolée des prix des loyers - jusqu'à 15 000 dollars par mois pour un studio sans grand standing.
Des tours flambant neuves surplombent des quartiers dévastés où certains immeubles …