C'est une révolution très britannique qui a secoué le Royaume-Uni dans la foulée des élections législatives du 6 mai. Une révolution qui a porté David Cameron, le candidat conservateur, au 10 Downing Street, flanqué d'un vice-premier ministre libéral démocrate en la personne de Nick Clegg. Pacifiquement, en glissant leurs bulletins de vote dans l'urne, les électeurs ont fait entrer leur pays dans une nouvelle ère politique. Ces trois chiffres - 307 députés conservateurs, 258 Travaillistes et 57 Libéraux démocrates sur un total de 650 sièges - ont tout changé. En choisissant de ne pas donner de majorité aux Tories, ils ont accouché du premier gouvernement de coalition depuis 1940, quand Winston Churchill, au nom de l'Union nationale en temps de guerre, avait appelé à ses côtés le Travailliste Clement Atlee.
Plus surprenant encore, dans ce pays allergique à toute forme de cohabitation, les Britanniques ont conduit deux partis qui n'avaient jamais travaillé main dans la main - les Tories et les Libéraux démocrates - à conclure une alliance.
Un premier ministre qui doit encore convaincre, un vice-premier ministre garant du changement
Lassés par treize ans de gouvernements New Labour dirigés par Tony Blair puis Gordon Brown, les électeurs ont néanmoins refusé à M. Cameron leur blanc-seing. À la tête des Conservateurs depuis 2005, ce fils d'un banquier et d'une aristocrate n'a pas réussi à convaincre qu'il n'était pas Margaret Thatcher. Pourtant, malgré ses nobles origines et son pedigree impeccable de jeune homme de bonne famille, il a indéniablement modernisé son parti. Et mis fin à cette image de « nasty party » qui lui collait à la peau depuis l'époque de la Dame de fer (1). Aujourd'hui, on peut être jeune, femme, homosexuel, musulman et tory.
Mais il n'a pas su donner corps au « conservatisme compatissant » qu'il prône, reprenant là un slogan de campagne de George Bush en 2000. Pas plus qu'il n'a expliqué comment il comptait réduire drastiquement le train de vie de l'État afin de juguler une dette qui a explosé avec la crise, tout en protégeant les services publics et les déshérités. M. Cameron, qui un temps se disait l'« héritier naturel de Blair », n'est pas non plus parvenu à incarner le renouveau. Au contraire : le jeune leader tory présente nombre de similitudes avec le champion du New Labour, à commencer par une maîtrise parfaite de la communication, dont il connaît toutes les ficelles depuis son passage au sein du groupe de médias Carlton entre 1994 et 2001.
Comme l'intégralité du personnel politique britannique, il a aussi dû payer le prix du mensonge présumé de M. Blair qui a poussé Londres à intervenir en Irak aux côtés des États-Unis. Sans oublier celui du scandale des notes de frais de Westminster, qui a encore un peu plus décrédibilisé les institutions de Sa Majesté...
Dans ce contexte, M. Clegg est, d'une certaine manière, apparu comme une alternative. Non que le programme lib-dem - qui préconisait, entre autres, la régularisation des immigrés illégaux, l'entrée dans la …
Plus surprenant encore, dans ce pays allergique à toute forme de cohabitation, les Britanniques ont conduit deux partis qui n'avaient jamais travaillé main dans la main - les Tories et les Libéraux démocrates - à conclure une alliance.
Un premier ministre qui doit encore convaincre, un vice-premier ministre garant du changement
Lassés par treize ans de gouvernements New Labour dirigés par Tony Blair puis Gordon Brown, les électeurs ont néanmoins refusé à M. Cameron leur blanc-seing. À la tête des Conservateurs depuis 2005, ce fils d'un banquier et d'une aristocrate n'a pas réussi à convaincre qu'il n'était pas Margaret Thatcher. Pourtant, malgré ses nobles origines et son pedigree impeccable de jeune homme de bonne famille, il a indéniablement modernisé son parti. Et mis fin à cette image de « nasty party » qui lui collait à la peau depuis l'époque de la Dame de fer (1). Aujourd'hui, on peut être jeune, femme, homosexuel, musulman et tory.
Mais il n'a pas su donner corps au « conservatisme compatissant » qu'il prône, reprenant là un slogan de campagne de George Bush en 2000. Pas plus qu'il n'a expliqué comment il comptait réduire drastiquement le train de vie de l'État afin de juguler une dette qui a explosé avec la crise, tout en protégeant les services publics et les déshérités. M. Cameron, qui un temps se disait l'« héritier naturel de Blair », n'est pas non plus parvenu à incarner le renouveau. Au contraire : le jeune leader tory présente nombre de similitudes avec le champion du New Labour, à commencer par une maîtrise parfaite de la communication, dont il connaît toutes les ficelles depuis son passage au sein du groupe de médias Carlton entre 1994 et 2001.
Comme l'intégralité du personnel politique britannique, il a aussi dû payer le prix du mensonge présumé de M. Blair qui a poussé Londres à intervenir en Irak aux côtés des États-Unis. Sans oublier celui du scandale des notes de frais de Westminster, qui a encore un peu plus décrédibilisé les institutions de Sa Majesté...
Dans ce contexte, M. Clegg est, d'une certaine manière, apparu comme une alternative. Non que le programme lib-dem - qui préconisait, entre autres, la régularisation des immigrés illégaux, l'entrée dans la …
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