Barack Obama a détaillé sa stratégie pour l'Afghanistan lors d'un discours prononcé devant les élèves de l'académie militaire de West Point, le 1er décembre 2009. Au Pakistan comme en Inde, l'annonce qui attira le plus l'attention fut la date du retrait des troupes américaines. Celui-ci doit débuter à partir de juillet 2011. Sur le terrain, rares sont les observateurs qui estiment que l'Amérique rappellera ses soldats dans un délai aussi court. Il n'en demeure pas moins que cette annonce témoigne du souci de l'administration Obama de quitter l'Afghanistan aussi vite que possible.Washington appuie donc le processus de réconciliation avec les talibans lancé par le président afghan Hamid Karzaï dans l'espoir que les « étudiants en religion » déposeront les armes et intégreront le jeu politique. Lors d'un déplacement à Madrid, le 7 juin 2010, Richard Holbrooke, le représentant spécial du président américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, a déclaré qu'une solution politique en Afghanistan passera par une participation de certains talibans au gouvernement de Kaboul. Mais ceux considérés comme trop proches d'Al-Qaïda, qui ne reconnaissent pas la Constitution afghane et refusent de déposer les armes, en seront exclus. Cette prévention concerne, surtout, le groupe de Jalaluddin Haqqani, qui fut l'une des principales figures de la résistance contre l'armée soviétique dans les années 1980 avant de devenir ministre des Frontières sous le régime des talibans (1994-2001). Le réseau Haqqani concentre ses attaques dans les provinces orientales (Khost, Paktya, Paktika...), où il bénéficie de l'appui du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), le mouvement des talibans pakistanais. Le TTP lui offre une base de repli en territoire pakistanais, en particulier au Waziristan Nord, où il est accueilli par Hafiz Gul Bahadur, l'un des principaux leaders talibans pakistanais, dont les hommes combattent aussi en Afghanistan.
Pendant plusieurs années et pour les mêmes motifs, l'administration américaine a aussi exclu toute négociation avec le groupe du mollah Omar, chef historique du mouvement taliban en Afghanistan, qui combat surtout dans les provinces du Sud (Helmand, Kandahar, Zabul, Ghazni...). Mais certaines personnalités proches du mollah semblent davantage prêtes à un compromis. Des discussions officieuses avec le gouvernement Karzaï envisageant une cessation des combats et un calendrier de retrait des troupes étrangères sont en cours.
Ce processus de réconciliation ne satisfait pas Islamabad. Certes, le Pakistan prône une telle politique depuis des années, mais il veut que ce processus s'adresse aussi aux chefs talibans dont il appuie la lutte armée contre le pouvoir de Kaboul, en particulier Jalaluddin Haqqani. Il espère, en effet, préserver son influence en Afghanistan grâce à la participation de ses alliés au pouvoir. Rappelons que le Pakistan fut l'une des rares nations à avoir soutenu financièrement et militairement les talibans dans les années 1990. Il fut également l'un des trois pays à avoir reconnu leur régime politique en 1997, après la prise de Kaboul.
Les ambitions pakistanaises inquiètent New Delhi, farouche adversaire des talibans. L'Inde est l'un des principaux investisseurs étrangers en Afghanistan. Elle participe à la reconstruction depuis 2002 dans l'espoir que ce pays deviendra son …
Pendant plusieurs années et pour les mêmes motifs, l'administration américaine a aussi exclu toute négociation avec le groupe du mollah Omar, chef historique du mouvement taliban en Afghanistan, qui combat surtout dans les provinces du Sud (Helmand, Kandahar, Zabul, Ghazni...). Mais certaines personnalités proches du mollah semblent davantage prêtes à un compromis. Des discussions officieuses avec le gouvernement Karzaï envisageant une cessation des combats et un calendrier de retrait des troupes étrangères sont en cours.
Ce processus de réconciliation ne satisfait pas Islamabad. Certes, le Pakistan prône une telle politique depuis des années, mais il veut que ce processus s'adresse aussi aux chefs talibans dont il appuie la lutte armée contre le pouvoir de Kaboul, en particulier Jalaluddin Haqqani. Il espère, en effet, préserver son influence en Afghanistan grâce à la participation de ses alliés au pouvoir. Rappelons que le Pakistan fut l'une des rares nations à avoir soutenu financièrement et militairement les talibans dans les années 1990. Il fut également l'un des trois pays à avoir reconnu leur régime politique en 1997, après la prise de Kaboul.
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