Les Grands de ce monde s'expriment dans

LA SANTÉ PUBLIQUE DANS UN MONDE INTERDÉPENDANT

La prévention est le coeur de la santé publique. Et l'équité en est l'âme. De nos jours, les responsables de la santé doivent aussi s'occuper de politique s'ils veulent obtenir des résultats. Les menaces, de plus en plus nombreuses, qui pèsent sur la santé sont, en effet, liées à des politiques décidées dans d'autres secteurs. Pour combattre à la racine les nombreux problèmes de santé, ces responsables doivent en établir les causes et les conséquences dans un langage compatible avec les intérêts fondamentaux des autres secteurs. Soutenue par les nouvelles technologies de l'information et les réseaux sociaux, la demande de soins de qualité et à un prix abordable ne cesse d'augmenter. De plus, les décisions qui concernent la santé et les soins sont soumises à un nouveau regard scrutateur : n'importe qui peut désormais se procurer instantanément n'importe quelle information, à partir de sources très diverses. Chacun est juge des informations qu'il considère comme fiables et des conseils qu'il entend suivre. La longévité augmente partout dans le monde, et les médicaments et les technologies qui permettent de maintenir les gens en vie plus longtemps coûtent de plus en plus cher. La médecine et la science enregistrent des progrès constants, mais une proportion croissante de la population mondiale est laissée sur le bord de la route, pour des raisons d'ordre à la fois économique, social et politique.La première décennie du siècle a été marquée par de multiples crises dont la plupart ont eu de graves répercussions sur la santé et le développement. La liste est longue : des attentats terroristes au tsunami, qui a fait plus de 200 000 victimes en l'espace de quelques heures ; des manifestations alarmantes du changement climatique à la crise énergétique ; sans oublier la crise alimentaire et la crise financière qui s'est répandue comme une traînée de poudre à travers le monde. Certes, il n'y a là rien de bien nouveau. Les inondations, les sécheresses, les famines, les guerres, les fléaux, les épidémies, les périodes de forte expansion économique et les crises ont toujours fait partie des cycles de l'histoire humaine, avec leurs hauts et leurs bas. Mais les crises d'aujourd'hui sont différentes, ne serait-ce que par leur dimension sans précédent. Globales et éminemment contagieuses, elles révèlent le visage inquiétant d'un monde étroitement interconnecté et interdépendant. Lorsqu'un drame se produit en un point du globe, ses conséquences ne tardent pas à se disséminer via le système international qui relie les pays les uns aux autres. Des conséquences parfois profondément injustes. Les pays en voie de développement sont, en effet, les plus vulnérables et offrent la plus faible résistance aux catastrophes. Souvent, ce sont eux qui sont le plus durement touchés et qui mettent le plus longtemps à se rétablir. Dans le monde, près de 1 milliard de personnes ont à peine de quoi survivre. Il suffit de très peu de chose pour les faire basculer dans le dénuement le plus total. De trop nombreux modèles de développement reposent sur l'idée que les conditions de vie …