Les Grands de ce monde s'expriment dans

Etats-Unis 2016 : et le prochain Président sera...


Au départ de la course, il y a les flambeurs, les arrogants, les inconscients. Et aussi les crackpots (cinglés), les wackos (barjos), les hurluberlus. Certains croient à leur destin ; d'autres, plus roublards ou plus réalistes, cherchent seulement à faire un petit bout de chemin afin d'attirer l'attention des éditeurs, des circuits de conférenciers et des chaînes d'information en continu. Il y a également les coureurs de fond et les surdoués de la politique, les ambitieux, les égocentriques, les lutteurs, et puis les intellectuels, souvent brillants, qui tentent parfois de le cacher pour paraître plus proches du peuple... Certains se lanceront dans la campagne avec légèreté ; d'autres respecteront une trajectoire mûrie et conduite d'une main de fer depuis de longues années ; d'autres encore, pourtant talentueux et compétents, résisteront longtemps avant de se laisser convaincre par un parti ou de généreux donateurs qui voient en eux l'homme - ou la femme - idéal pour défendre leurs intérêts une fois qu'il aura été installé à la Maison-Blanche.
Dans une population de 300 millions d'habitants, ils sont en effet rares ceux qui se sentent prêts, potentiellement, à consacrer dix ans de leur vie - deux ans de campagne, suivis, si tout va bien, de deux mandats - à cette fonction dévorante qu'est la présidence américaine. Des années pendant lesquelles il faut renoncer à toute disponibilité de son temps ; soumettre sa vie présente et passée, et celle des membres de sa famille, aux regards impitoyables et incessants de ses adversaires et de la presse ; mettre en péril, en cas d'échec, sa situation professionnelle et financière ; et malmener sa santé : le candidat à la présidence doit être une sorte d'athlète de haut niveau, travaillant sept jours sur sept et douze mois par an, mangeant irrégulièrement et souvent mal, dormant peu et rarement dans la même chambre, supportant les voyages quotidiens en avion, hélicoptère, bus et voiture, et suffisamment déterminé pour encaisser toutes les attaques, résister aux « taupes » placées par le camp adverse, répéter des milliers de fois les mêmes phrases, serrer des multitudes de mains, et sourire, sourire encore et toujours, sur un nombre infini de photos... Il est flatteur de se trouver au centre des projecteurs, mais on peut facilement y laisser sa peau.
Qui donc conduira l'Amérique de la fin de 2016 ? Que souhaiteront les Américains ? Après deux mandats accomplis par Barack Obama, les électeurs, comme l'a remarqué David Axelrod (ancien conseiller de l'actuel président), sont à la recherche « du remède, non de la réplique », et ils ont tendance à imaginer un remplaçant qui comblerait les failles du précédent. Barack Obama semblait-il distant, cérébral, parfois hésitant, voire faible ? Le public s'attachera plutôt à un candidat qui parlera avec ses tripes, affichera son volontarisme et même une certaine brutalité. Mais attention, point trop n'en faut : un comportement de cowboy réveillerait les mauvais souvenirs de l'époque George W. Bush. Obama manquait-il d'expérience ? Les électeurs devraient être volontiers attirés par une …