Quoi qu’il arrive par la suite, l’élection de l’année 2020 restera à coup sûr dans l’Histoire. Alors que personne ne saurait dire de quoi les semaines, voire les mois qui viennent seront faits, les deux candidats à la Maison-Blanche affûtent leurs armes. L’un, Donald Trump, prétend tenir le gouvernail d’une main ferme au milieu de la tempête sanitaire tout en jetant toutes ses forces dans la bataille pour sa réélection. L’autre, Joe Biden, confiné un temps dans sa maison de Wilmington, s’est vu contraint de diriger, depuis ce lieu d’ordinaire si tranquille, une fraction de sa campagne présidentielle. Et pas n’importe quelle campagne puisqu’il lui faut imaginer et planifier une présidence de crise, exactement comme Barack Obama avait dû le faire en 2008. Joe Biden avait participé à l’aventure de 2008 en tant que vice-président et ses soutiens espèrent que cette expérience lui apportera la clairvoyance nécessaire pour concevoir un plan dont le gigantisme devra dépasser tout ce qui a été réalisé au cours du demi-siècle précédent.
Un état des lieux qui change chaque jour
La pandémie continue de brouiller le jeu et ce flou pourrait se prolonger longtemps. Le plateau de l’épidémie a, semble-t-il, été atteint fin avril, ce qui a permis d’envisager un déconfinement généralisé et la reprise de l’activité économique. 47 États ont très vite emprunté cette voie et, dès la mi-mai, tous les Américains faisaient à nouveau leurs courses presque normalement, circulaient, voyaient leurs proches ou leurs amis et s’étaient remis au sport. Mais avec prudence, car tout le monde a entendu l’avertissement du docteur Fauci (1) qui, devant le Sénat, a prévenu que le nombre de morts suivrait une courbe exponentielle en cas de relâchement. Sans oublier les déclarations de Jerome Powell, le patron de la Réserve fédérale, qui deux jours plus tard a assuré que les effets de la crise se feront sentir longtemps.
La détente qu’ont apportée les premières réouvertures de l’économie a permis de tirer un bilan provisoire : près de quarante millions d’emplois ont été détruits ; la dette nationale a explosé ; et un plan de relance sans précédent de 2 200 milliards a été voté, suivi de plusieurs autres plans qui ont fait monter la facture fédérale à près de 3 000 milliards de dollars. À la mi-mai, les démocrates en proposaient déjà un nouveau de 3 000 milliards de dollars à lui seul, alors que la consommation des ménages était en chute libre, que le PIB accusait un recul de 4,8 % en mars et que le taux de chômage atteignait quasiment 15 % en avril, avec la terrifiante perspective qu’il ne grimpe plus haut encore au cours des mois suivants : 18 % ? 20 % ? 24 % ? Se rapprochera-t-il du plafond historique de 24,4 % — celui de 1932 et de la Grande Dépression ? Cette hypothèse n’était plus écartée par personne et Powell, qui s’était dit persuadé en mars que la reprise serait très rapide et très forte, tempérait sensiblement ses propos deux mois plus tard.
Le Covid-19 aurait-il donc terrassé la première puissance mondiale ? Si tel est le cas, cette chute totalement inattendue est survenue en seulement quelques …
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