« Solidarité » Qui aurait pu prédire, il y a encore quelques mois, que ce mot serait au cœur de nos actions et de nos préoccupations ? La solidarité, nous l’avons lue tout d’abord sur les lèvres de ceux qui ont appelé l’Europe au secours, alors même que l’épidémie de coronavirus n’avait pas encore atteint notre continent.
La solidarité, nous l’avons exprimée partout en europe, sur nos balcons, à 20 heures, applaudissant celles et ceux qui risquaient leur vie pour sauver celle des autres. La solidarité, enfin, a été omniprésente dans l’esprit de chacun, comprenant que l’Europe tout entière faisait face à une crise sans précédent.
La crise due à la pandémie de Covid-19 ne connaît pas de frontière, de nationalité, de critère de richesse. inédite et peut-être séculaire, elle a bouleversé nos vies, nos gouvernements, notre continent. La Commission européenne a agi immédiatement. et, à ceux qui ont pu dire que notre réaction a trop tardé, je rappelle que par son ambition, son ampleur et sa rapidité, la première réponse économique de l’Europe a été sans commune mesure avec celle apportée lors de la crise de 2008.
Cette réponse s’est traduite, très rapidement après le début du confinement, par l’injection de liquidités par la Banque centrale européenne (BCE), la suspension des règles du pacte de stabilité, l’assouplissement des règles en matière d’aides d’État, l’augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI) pour les petites et moyennes entreprises et l’adoption d’un instrument de soutien aux mécanismes nationaux de chômage partiel (SURE) (1). La Commission a aussi proposé de mobiliser des fonds européens non utilisés en faveur d’une Initiative d’investissement (CRII) (2), dotée de 37 milliards d’euros, destinée notamment aux systèmes de soins de santé et aux PME.
Ce sont, au total, 540 milliards d’euros que l’Union européenne a, dans un premier temps, mis à disposition des Européens. Il était crucial de mettre en place ces fonds et ces instruments le plus vite possible. Cependant, les perspectives économiques ont continué de s’assombrir. Les chiffres publiés par la commission au début du mois de mai prévoyant une contraction de 7,5 % de l’économie de l’Union pour l’année 2020, nous devions aller encore plus loin.
Dès les premières semaines de crise, j’avais appelé, avec le commissaire aux Affaires économiques Paolo Gentiloni, à l’instauration d’un plan de relance industrielle massif, soutenu par un fonds de l’ordre de 1 600 milliards d’euros, soit environ 10 % du PIB européen. Le constat était clair : face à un choc symétrique qui frappait toute l’Europe, la réponse ne pouvait être qu’européenne. Tous les États membres de l’Union devaient avoir accès à des mesures de soutien à la mesure de leurs difficultés afin d’éviter autant que possible une reprise asymétrique menaçant notre futur commun. Notre responsabilité était de nous assurer qu’ils aient tous un accès équitable à l’endettement.
La situation n’est évidemment pas la même partout. Les pays les plus touchés ne peuvent pas tous se permettre de généreux plans de sauvetage pour leurs industries. Certains États …
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