Selon un sondage effectué en juin 2021, à l’occasion du cinquième anniversaire du référendum européen, si une nouvelle consultation sur le Brexit devait avoir lieu de nos jours, au moins 20 % de ceux qui avaient opté pour le maintien dans l’Union européenne voteraient en faveur du départ. Pareille volte-face assurerait une victoire décisive au camp du retrait qui n’avait recueilli que 52 % des suffrages lors de la consultation du 23 juin 2016.
Il est vrai que le succès de la campagne de vaccination contre le Covid outre-Manche a joué un rôle important dans ce revirement d’un grand nombre de « Remainers ». Aux yeux d’une majorité de Britanniques, en permettant au royaume de commander en toute liberté les doses nécessaires sans passer par la Commission européenne, le choix du Royaume-Uni de redevenir maître de sa destinée a été payant.
Agriculteurs et industriels confrontés à de nouveaux contrôles douaniers, sociétés de services privées de l’accès au marché unique, détenteurs de résidences secondaires limités à un séjour de 90 jours d’affilée, incertitudes diverses : les controverses post-Brexit ont certes alimenté le feuilleton des prétendues retombées négatives du largage des amarres au 31 janvier 2020.
Il n’empêche, loin d’être catastrophiques comme l’avaient prédit les opposants au Brexit, les conséquences de la rupture ont été bien moins lourdes que prévu. Le Royaume-Uni n’est pas devenu la triste mère d’un empire mort comme le disait Byron de l’Italie. Et cela, pour des raisons à la fois économiques, diplomatiques et politiques.
Économie : la catastrophe évitée
Lors de la campagne référendaire, les enjeux économiques ont été largement ignorés par les pro-Brexit qui se sont concentrés sur les questions de souveraineté, d’immigration et sur le dysfonctionnement des institutions européennes. À la différence des « Remainers » qui, eux, n’ont cessé de mettre l’accent sur le désastre économique attendu en cas de départ.
Il n’en a rien été. Ainsi, sur le plan macroéconomique, l’heure est à l’optimisme. Malgré les nouvelles tracasseries douanières avec l’UE, premier partenaire commercial — paperasserie, lourdeur des démarches, problèmes d’approvisionnements, etc. —, l’économie britannique a fait preuve d’une étonnante résilience.
Boom économique
Après l’intermède du Covid, une reprise de la croissance est à l’ordre du jour, de l’ordre de 2,25 % en 2021 et de 7 % en 2022, à lire la dernière étude de l’assureur-crédit Euler Hermes.
L’immobilier et la consommation, les deux mamelles de l’activité au Royaume-Uni, sont en plein boom. La faiblesse de la livre sterling depuis le référendum a favorisé les exportations même si le coût des importations, surtout de l’Union européenne, a été renchéri. Le pays connaît de facto le plein emploi. Le seul point noir est la hausse des prix provoquée par la pénurie de main-d’œuvre — un phénomène qu’on constate dans l’ensemble de l’Europe — et le transfert du pouvoir vers les salariés. Mais l’augmentation des rémunérations a favorisé le recours à la main-d’œuvre britannique pour compenser les départs de nombreux Européens de l’Est. Visiblement, la période de transition a permis aux acteurs économiques de prendre leurs dispositions et de s’adapter.
Quant aux investisseurs étrangers, spécifiquement dans la high …
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