Si, depuis six ans, le contexte international s’est indéniablement durci, les fondamentaux de ce monde fragmenté, et de plus en plus perturbé, demeurent pourtant. Comme demeurent les fondamentaux de la politique que je défends et dont le but réside dans un mot : la souveraineté. Depuis six ans, nous avons agi pour que, précisément, notre pays soit à nouveau la première destination des investissements étrangers en Europe, un pays d’innovation, de transition rapide vers la neutralité carbone, un acteur majeur de la sécurité en Europe et dans le monde, un partenaire essentiel du développement et de la solidarité internationale. Autrement dit, que nous soyons suffisamment forts pour disposer de tous les moyens concrets de notre indépendance et de notre rayonnement. Défendre nos intérêts et nos principes constitue donc à la fois le ressort et les buts de notre politique de souveraineté. Pour ce faire, il nous faut nous en donner les moyens. Ainsi, nous avons réinvesti notre diplomatie et conjuré, depuis cette année, presque trois décennies de baisse d’effectifs constante. Nous avons également renforcé notre investissement solidaire. Notre aide publique au développement a été portée à un niveau record, plaçant notre pays au quatrième rang des contributeurs nets à l’effort mondial en termes d’investissement solidaire. Aux termes de nos deux lois de programmation, nous aurons aussi doublé le budget de nos armées, fait inédit dans la période contemporaine, tout en faisant face aux risques et aux conflictualités nouvelles, du cyber au spatial, en passant par la haute mer. Dès lors, ces moyens doivent être employés à défendre nos intérêts et nos principes selon quatre axes.
Sécurité et stabilité avant tout
Notre sécurité collective et celle de la France, de ses alliés, de ses partenaires européens sont, avant toute chose, remises en cause par l’agression russe en Ukraine. Face à ce conflit, la France, l’Europe, les alliés ont eu une réponse immédiate, unie et efficace. Cette réponse est le fruit d’un engagement français puisque la France assumait la présidence du Conseil de l’Union européenne au début de la guerre. Les Européens ne se sont pas divisés, ont réagi vite et de manière adaptée : trains de sanctions multiples à l’égard de la Russie pour affaiblir sa capacité à soutenir l’effort de guerre dans la durée, politique de soutien à l’Ukraine, humanitaire, économique, militaire, qui s’est poursuivie jusqu’aux engagements pris à Vilnius par la France, les Européens et les alliés, avec des Européens qui sont les premiers soutiens. Car si l’on évalue tous les investissements qui sont faits en Ukraine sur les plans humanitaire, civil et militaire, c’est bien l’Union européenne qui est le premier soutien de ce pays.
Notre soutien entier et constant a été d’emblée placé entre des bornes : nous avons toujours veillé à ne jamais être engagés directement dans un conflit contre la Russie, contre son territoire et sa population. Notre action en tant qu’Européens a aussi été de veiller, parallèlement, à éviter une partition du monde et à préparer le jour d’après, c’est-à-dire à réfuter, par les …
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