La course à la candidature républicaine pour la présidentielle 2024 se présentait comme l’histoire de deux hommes : Trump-DeSantis. Elle est désormais celle de deux hommes et une femme : Nikki Haley. Comme on dit aux États-Unis, elle coche toutes les cases. Ambassadrice auprès des Nations unies pendant deux ans, elle a acquis une expérience de la politique internationale qui dépasse de loin celle de ses concurrents. Sur le plan national, elle a réussi à se faire élire, dans un contexte difficile, au parlement puis au poste de gouverneure d’un État traditionaliste, la Caroline du Sud. Elle sacrifie aux exigences de la diversité en étant la fille d’immigrants indiens. Jeune, dans le contexte de l’univers gériatrique qu’est devenue la politique américaine, plaisante à regarder, mère de deux grands enfants et épouse de militaire, elle semble être l’arme idéale pour enrayer la machine à perdre qu’est devenu le Parti républicain. Elle pourrait lui ramener l’électorat qui fait et défait une élection : les femmes et les centristes. Les sondages la désignent comme la candidate la plus capable de battre Joe Biden. Mais pour y parvenir il faudra qu’elle surmonte l’addiction du noyau dur des Républicains à Donald Trump. Parviendra-t-elle, tout comme Barack Obama face à Hillary Clinton en 2008, à contourner une candidature considérée comme inévitable ? En tout cas, elle s’est déjà imposée comme l’une des figures avec lesquelles il faudra compter dans le paysage politique américain.
Il vaut toujours mieux écrire l’histoire soi-même. Tout comme Barack Obama l’avait fait avant d’émerger sur la scène internationale, Nikki Haley a choisi de se présenter à travers trois autobiographies dont les titres sont tout un programme. La dernière en date If you want something done… ask a woman (Si vous voulez que quelque chose soit fait… demandez-le à une femme) a été publiée en 2022. Avec cet hommage au féminisme soft, qui passe en revue des femmes distinguées pour leur courage, elle envoyait un message clair avant le lancement de sa candidature à la présidence. Dix ans plus tôt, Can’t is not an option (Impossible n’est pas une option) racontait les obstacles qu’elle a surmontés pour entrer dans la vie publique. Les 5 000 exemplaires vendus reflètent la relative obscurité de l’auteur à l’époque. Elle en écoulera 100 000 en 2019, avec un récit au jour le jour de son expérience aux Nations unies et dans le gouvernement de Donald Trump, With all due respect… (Avec tout le respect que je vous dois). Cette phrase d’une exquise politesse précède l’une de ses plus célèbres passes d’armes avec l’administration Trump : « With all due respect I don’t get confused », répondra-t-elle lorsque la Maison-Blanche l’accusera d’avoir mal interprété un message envoyé à la Russie. Ce sera le début de la fin de ses relations avec l’ex-président.
Bless your heart !
À l’automne 2016, le nom de Nikki Haley apparaît sur la liste des membres potentiels du premier gouvernement Trump. On l’évoque même pour le poste prestigieux de secrétaire d’État, qui ira finalement …
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