Dans le discours qu’il a prononcé aux petites heures du 6 novembre, lorsque sa victoire est devenue évidente, Donald Trump a affirmé : « Les promesses faites seront des promesses tenues. » C’est plus facile à dire qu’à faire mais, à deux mois de sa prise de fonctions, les premières nominations annoncées par le futur 47e président des États-Unis ont déjà envoyé le signal qu’il avait bien l’intention d’appliquer son programme. On disait pendant son premier mandat qu’il fallait prendre Donald Trump au sérieux mais pas au pied de la lettre. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ?
Récompenser les fidèles
L’une des premières annonces de la future présidence a conforté la perspective d’une promesse tenue : celle de se venger de ses ennemis politiques et de ceux qui l’ont envoyé à quatre reprises devant les tribunaux. Dans un premier temps, Donald Trump a stupéfié les membres de son propre parti en choisissant comme ministre de la Justice celui qui aurait été le bras armé idéal pour mener ses projets à bien : Mat Gaetz, un jeune représentant dont les principales références étaient une loyauté inconditionnelle et le fait qu’il ait lui-même fait l’objet d’une enquête pour inconduite. Au bout d’une semaine de drame politique, il est apparu que le prétendant ne passerait pas la barre de la ratification de sa nomination par le Sénat, mais le futur président avait envoyé un message : dans le ministère qui coiffe le troisième pouvoir, il entend s’entourer d’inconditionnels, certains pêchés parmi les équipes d’avocats qui ont assuré sa défense. Il a d’ailleurs immédiatement remplacé Matt Gaetz par Pam Bondi, une autre loyaliste, procureuse de Floride qui avait fait partie de l’équipe assurant sa défense pendant son premier procès en « impeachment ». Il pourra les substituer à ceux qu’il soupçonne de faire partie de ce qu’il appelle le « deep state », les forces administratives qui se sont mises en travers de ses décisions lors de son premier mandat. Parmi ceux à qui il a promis des poursuites qui vont de l’impeachment à la prison, figurent Joe Biden, Barack Obama, Hillary Clinton, des journalistes et surtout le procureur William Barr et la ministre de la Justice de l’État de New York, Laetitia James, ces deux derniers ayant eux-mêmes fait campagne, il y a quelques années, en promettant à leurs électeurs d’avoir la peau de Donald Trump et de son empire financier.
Cela ne veut pas dire que ces menaces iront jusqu’au bout. Même sous le coup d’une accusation, les intéressés bénéficieront d’un état de droit qui leur permettra d’être jugés devant des magistrats ou un jury populaire. Mais Donald Trump aura la satisfaction de les voir jetés, comme il l’a été, dans d’interminables et coûteuses guerres judiciaires. Il ne risque lui-même pas grand-chose, dans la mesure où un récent arrêt de la Cour suprême lui a garanti une quasi-immunité pour les faits qui relèvent de sa fonction, ce qui ironiquement devrait également protéger ses prédécesseurs.
Donald Trump a tenu une autre promesse : celle de nommer Robert Kennedy Jr à la tête de l’équivalent du ministère …
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