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La paix sans le Hamas

Isabelle LasserreQuelle est votre stratégie à Gaza ? Pourquoi la guerre a-t-elle repris ?

Gideon Saar — En refusant de libérer les otages, le Hamas nous pousse à la guerre. Nous avons deux objectifs : obtenir la libération des otages et éradiquer toute menace future contre Israël et ses citoyens. Si les militants du Hamas relâchent les otages, se retirent de Gaza et rendent leurs armes, la guerre s’arrêtera demain. Ce qui est certain, c’est que les Israéliens n’abandonneront pas les leurs et qu’il n’y aura pas de retour à la réalité d’avant le 7 Octobre, c’est-à-dire à une situation où Israël vivait constamment sous la menace militaire de Gaza.

Le Hamas utilise la carte des otages pour forcer Israël à déposer les armes et pour dicter ses conditions. Il n’en est pas question. Le prix que nous avons payé le 7 Octobre est déjà énorme. Nous savons qu’en quelques jours ils peuvent reconstituer leurs forces. Nos services de renseignement savent aussi que leur objectif est toujours d’envahir Israël.

Autre sujet : l’aide humanitaire. Pendant les 42 jours qu’a duré le cessez-le-feu, elle est entrée chaque jour à Gaza. Mais elle a été captée par les dirigeants du Hamas qui l’ont utilisée pour payer leurs combattants et recruter de nouveaux terroristes. C’est insupportable ! Nous voulons bien poursuivre l’aide humanitaire à Gaza, mais elle ne peut pas être une contribution à la consolidation du Hamas.

I. L.Comment voyez-vous le jour d’après ? Certains Palestiniens, comme Dahlan ou Barghouti, pourraient-ils assumer le pouvoir ?

G. S. — Barghouti est un terroriste, il a tué des Israéliens, même après les accords d’Oslo et il est en prison. Nous ne lui donnerons pas une nouvelle chance. Le plus important, pour nous, ce n’est pas « qui », mais « quoi » ? Comment faire pour éradiquer l’idéologie terroriste des Palestiniens, qui est omniprésente, y compris dans les livres d’école, dans les maternelles où elle corrompt les nouvelles générations, dans les mosquées, dans les médias et dans les factions palestiniennes ? Une opération massive de déradicalisation doit être menée et celle-ci, nous apprend l’Histoire, ne peut avoir lieu qu’après une défaite. Il nous faut des voisins qui aient une approche différente vis-à-vis d’Israël et des Juifs. Ce n’est pas le cas. Hélas, nous n’avons pas encore, côté palestinien, d’acteur sérieux et de société prête à rompre avec l’idéologie destructrice des partis et des dirigeants. Ce n’est pas un hasard s’ils n’ont jamais réussi à obtenir un État palestinien, même lorsqu’un premier ministre israélien leur a fait des offres généreuses, comme Ehud Barack ou Ehud Olmert. C’est parce que les Palestiniens ont été incapables de faire évoluer leur politique. Contrairement aux Émirats arabes unis qui ont modifié leurs manuels scolaires et établi des relations normales avec les Israéliens, les Palestiniens n’ont pas changé d’objectif : ils veulent toujours éliminer l’État juif. Vous comprenez bien qu’avec de tels voisins si proches de nous — certains de nos villages se trouvent à un kilomètre seulement de Gaza — nous ne pouvons prendre aucun risque. C’est une leçon …