
Politique Internationale — Dans le passé, notre revue a décerné le Prix du courage politique au président Anouar el-Sadate. Selon vous, qui mériterait aujourd’hui une telle distinction, au Moyen-Orient et ailleurs ?
Dr. Badr Abdelatty — Au Moyen-Orient, sans hésitation, le président Abdel Fattah al-Sissi. C’est un homme de paix, de tolérance et de coexistence. Sous sa direction, l’Égypte joue un rôle essentiel dans la stabilité régionale et dans la promotion du dialogue. Le président al-Sissi répète souvent qu’aucune crise au Moyen-Orient ne peut être résolue par la force militaire — et il a raison. Les solutions doivent être politiques et pacifiques, que ce soit en Palestine, au Soudan, en Libye, en Syrie ou au Yémen. L’Égypte, sous son impulsion, agit comme un pilier incontournable de la diplomatie régionale. Regardez son rôle dans la question palestinienne : au moment même où nous parlons, des délégations du Hamas, d’Israël et des États-Unis se sont retrouvées à Charm el-Cheikh pour tenter de mettre fin à la tragédie de Gaza.
P. I. — Nous reviendrons sur ces questions, mais j’aimerais d’abord connaître votre opinion sur le plan de paix de Donald Trump. Indépendamment de son issue finale, quels en sont, selon vous, les points forts et les faiblesses ? Et pensez-vous que le président Trump mérite de recevoir, un jour, le prix Nobel de la paix ?
B. A. — Le président Trump s’est présenté comme un président de la paix. Nous avons confiance en lui. S’il parvient à mettre fin à cette guerre et à instaurer un véritable processus de paix, il méritera pleinement un prix Nobel. C’est un homme de leadership, doté d’une vision. Son plan, s’il réussit, pourrait mettre un terme à un bain de sang et offrir un avenir meilleur à nos peuples et à la jeune génération.
P. I. — Et, concrètement, quels sont les points forts de ce plan ?
B. A. — Il en comporte trois, essentiels.
D’abord, la volonté d’en finir avec la guerre, ce qui est capital. Ensuite, le rejet clair de toute annexion de la Cisjordanie, un élément très positif. Enfin, le refus du déplacement du peuple palestinien : le plan prévoit la reconstruction de Gaza tout en garantissant le droit du peuple palestinien de rester sur ses terres, et le retour de ceux qui ont dû fuir. C’est un troisième volet fondamental.
Mais tout dépendra de la mise en œuvre. La seule garantie de réussite, c’est l’engagement personnel du président Trump. Nous espérons qu’il saura imposer ce plan et encourager toutes les parties à avancer pas à pas.
P. I. — Le rôle confié à l’Égypte dans ce plan vous satisfait-il ?
B. A. — L’Égypte assume depuis longtemps son rôle dans la recherche de la paix, depuis la visite historique du président Sadate à Jérusalem en 1977 — initiative que vous évoquiez il y a un instant. Ce n’est donc pas nouveau. Nous nous appuyons sur des bases solides : nous avions réussi dans notre mission de médiateurs,et nous œuvrons afin de rapprocher les parties pour parvenir à une …
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