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Où va l'Allemagne d'Olaf Scholz ?

 

 

(1) Le titre du contrat de coalition signé le 24 novembre 2021, Mehr Fortschritte wagen (« Oser plus de progrès »), était une référence directe à la formule « Wir wollen mehr Demokratie wagen » (« Nous voulons oser plus de démocratie ») utilisée par Willy Brandt (SPD) dans sa déclaration de politique générale au Bundestag, le 28 octobre 1969, une semaine après son élection à la chancellerie.

(2) Citons à ce titre l’article paru dans le quotidien Tageszeitung, le 20 mars 2022, sous le titre « Une Realpolitik aux mains sales » : « C’est le choix entre la peste et le choléra : si l’Allemagne veut se défaire le plus vite possible de sa dépendance vis-à- vis de la Russie pour ses livraisons de gaz, elle doit trouver d’autres fournisseurs. Et cela ne concerne pas seulement des pays honorables comme la Norvège, à laquelle le ministre de l’Économie Robert Habeck a déjà rendu visite, mais aussi des dictatures comme le Qatar. (…) Or il y a quelque chose de tragique dans le fait que ce soit justement un membre des Verts — un parti ayant toujours attaché une importance particulière au respect des droits de l’homme — qui négocie avec les autocrates du Golfe la livraison de gaz, une source d’énergie que les écologistes voulaient pourtant bannir le plus rapidement possible. Venir quémander des livraisons d’énergies polluantes à un pays si peu recommandable : un Vert peut-il tomber encore plus bas ? » Huit mois après le déplacement de Robert Habeck à Doha, le Qatar a annoncé, le 29 novembre 2022, la signature d’un accord qui permettra d’approvisionner l’Allemagne en GNL pendant quinze ans à partir de 2026.

(3) Des raisons purement politiques expliquent pourquoi l’annonce de la prolongation de la centrale d’Emsland n’a été faite que fin octobre 2022 et non début septembre, comme pour celles d’Isar 2 et de Neckarwestheim. Emsland étant située en Basse- Saxe, Olaf Scholz a opportunément préféré attendre qu’aient lieu les élections régionales prévues le 9 octobre dans ce Land du nord de l’Allemagne pour prendre une décision qui, si elle avait été annoncée avant le scrutin, aurait compliqué la campagne du ministre-président social-démocrate Stephan Weil, candidat à sa réélection. Le 9 octobre, la liste de ce dernier l’a emporté avec 33,4 % des voix, et Stephan Weil, qui gouvernait jusque-là avec les conservateurs de la CDU, a formé une coalition avec les Verts.