Les « femmes de l’asphalte » portent bien leur nom. Lancée en 2017 aux États-Unis, l’association Women of Asphalt (WofA) est partie d’un constat bien établi : dans une industrie routière où les hommes occupent les positions dominantes, il fallait trouver des parades pour aider les femmes à franchir plus rapidement les échelons. À faire en sorte que leurs talents soient davantage mis en lumière. Bref, il n’était plus question de s’accommoder d’une situation figée, sous peine de continuer à décourager les femmes. « Notre mission, cruciale, ne consiste pas seulement à appuyer le recrutement des femmes dans l’industrie, souligne Arpine Baghdasarian, la directrice administrative de WofA, il s’agit aussi de les aider à faire carrière et à fidéliser leur attachement au BTP. » Des objectifs qui concernent à la fois les postes opérationnels et les fonctions plus stratégiques, faut-il le préciser.
Au quotidien, WofA déploie plusieurs outils : un réseau de compétences, des membres expérimentés, la transmission d’un savoir-faire, une addition de partenaires, la connaissance parfaite d’une industrie… Mais, surtout, l’association a conçu un programme dont l’intitulé, Women of Asphalt’s Mentorship Program, dit bien ce qu’il veut dire : des liens solides et sans arrêt réactivés entre mentors et mentorés, pour que les premiers donnent les moyens aux seconds de s’imposer dans les entreprises d’infrastructures. « Nos mentors sont essentiellement des femmes, mais il peut aussi y avoir des hommes, poursuit Arpine Baghdasarian. Ces personnalités couvrent tout le spectre de notre industrie : leur formation, leur expérience et leurs responsabilités sont variées, il n’y a pas un seul type de mentor, bien au contraire. » Grâce à cette richesse, les mentorées disposent de relais puissants pour construire un parcours professionnel stimulant.
« Les femmes ont besoin d’une aide aux différentes étapes de leur carrière, note Arpine Baghdasarian, quand elles démarrent bien sûr, mais aussi quand elles choisissent de prendre une nouvelle orientation. » L’intéressée dit à quel point l’industrie routière est forte d’un savoir-faire et combien les gens sont fiers d’y contribuer.
« C’est le rôle de WofA de partager les compétences et les expériences. » De fait, lorsqu’on juxtapose la densité des analyses, la confrontation à des situations complexes et le poids des conseils des mentors, on mesure que l’association a beaucoup à offrir.
Depuis l’année de sa création en 2017, WofA a fédéré plus de 2 500 membres (mentors et mentorés), avec des implantations dans quelque 17 États des États-Unis. L’heure est d’autant plus au dynamisme qu’après avoir fait uniquement appel au volontariat l’association est passée en 2021 à la vitesse supérieure. Pour la première fois, elle s’est dotée d’un directeur administratif, Arpine Baghdasarian en l’occurrence, chargée en particulier d’élargir l’audience de WofA. En octobre 2021, le conseil d’administration a validé un plan stratégique reposant sur trois piliers : le développement et la transmission des connaissances ; l’esprit de communauté ; et, enfin, la sensibilisation aux questions de la place des femmes dans l’industrie. À travers cette triple direction, la mission de WofA est toujours aussi solidement ancrée : la pleine reconnaissance des femmes dans les métiers de l’industrie routière. Une mission qui exige de ne pas relâcher l’effort : dans un grand nombre de cas, quand les femmes s’épanouissent dans des fonctions a priori peu traditionnelles pour elles, elles doivent vaincre des réticences. Autant dire que le challenge auquel participe WofA est gratifiant, car il permet de faire bouger la société.
Dans le cadre de son plan d’action, l’association des femmes peut compter sur le soutien de nombreux partenaires, publics et privés. Cette collaboration fonctionne d’autant mieux que l’ensemble des acteurs liés à la route savent que la promotion des femmes est une chance pour cette industrie.