Les Grands de ce monde s'expriment dans

La vérité sur les armes de destructions massives

Plusieurs pays ont récemment avoué avoir développé des programmes d'armes de destruction massive (ADM). Corée du Nord, Pakistan, Iran, Irak, Libye... la prolifération des armes de destruction massive s'impose, avec le terrorisme, comme la préoccupation majeure en matière de sécurité internationale en ce début de siècle. Les récentes informations montrent que le mal était plus grave qu'on ne le croyait. La Corée du Nord poursuit son programme nucléaire et s'est retirée du traité de non-prolifération ; l'Iran avait soigneusement camouflé ses installations et se fait tirer l'oreille pour les ouvrir aux inspections de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) ; le Pakistan a joué un rôle central en matière d'exportation de technologie ; la Libye, il y a encore peu de mois, conservait elle aussi des ambitions en la matière. D'autres pays s'interrogent plus ou moins ouvertement sur l'opportunité de se lancer dans de tels programmes d'ADM. On évoque, bien sûr, la Syrie, mais le débat existe aussi au Japon ou en Arabie saoudite. Mieux, si l'on ose dire : la guerre d'Irak, conduite sous le prétexte de lutter contre les ADM, se révèle un fiasco en la matière, faute d'arsenal irakien. Du coup, les " contre-proliférateurs " partisans d'actions " préemptives " (l'administration Bush et ses alliés) passent pour des va-t-en-guerre irresponsables...
Et pourtant, jamais la lutte contre la prolifération n'a rencontré de tels succès. Car, paradoxalement, la découverte de l'ampleur des programmes rend la poursuite de ceux-ci beaucoup plus difficile. À cet égard, la Libye constitue un véritable modèle. En décembre 2003, au terme de tractations secrètes avec Washington et Londres, le régime du colonel Kadhafi dévoile son programme... le jour même où il y renonce, en échange de son retour dans le concert des nations !
L'affaire d'Abdul Qader Kahn, le père de la bombe pakistanaise, relève de la même logique. Depuis des années, les experts et les services de renseignement occidentaux le soupçonnaient de se trouver au cœur d'un réseau de prolifération nucléaire. Or la vérité dépasse leurs estimations les plus alarmistes ! Mais heureusement, notre savant pakistanais ne devrait plus guère avoir l'occasion d'exporter des centrifugeuses qui entrent dans le processus d'enrichissement de l'uranium. Nous expliquerons pourquoi.
Ce qui est positif, en tout cas, c'est que le mal est identifié et combattu. Il peut donc être maîtrisé et peut-être même vaincu. Après tout, en matière de prolifération comme dans d'autres domaines, le pire n'est pas toujours sûr.
Une préoccupation récente
La prolifération des ADM est une problématique relativement nouvelle. Elle a été formulée explicitement pour la première fois par le Conseil de sécurité des Nations unies en 1992. Il s'agit, évidemment, d'une conséquence directe de la fin de la guerre froide et de la première guerre du Golfe. Jusqu'alors, les questions de sécurité tournaient autour des accords de désarmement entre les deux Grands. Les années 1960-1980 avaient été l'époque des discussions portant sur les missiles intercontinentaux (Salt), les anti-missiles (ABM), les euromissiles ou encore sur le volume des forces conventionnelles en Europe (CFE). L'affaire se …