L'Irak est-il une nouvelle " terre de djihad " ? Un champ de bataille attirant les djihadistes de toutes origines ayant combattu en Afghanistan, au Tadjikistan, en Bosnie, en Tchétchénie et au Cachemire ?
Le djihad est-il toujours seulement le fait de quelques milliers d'illuminés et de fanatiques ? Ou bien est-il, au contraire, en train de s'étendre à la planète entière ? Va-t-il continuer à frapper aveuglément les États-Unis, la Russie, l'Inde et l'Europe occidentale ?
Face à la stratégie du chaos appliquée méthodiquement par Al Qaïda, les pays occidentaux qui se sont opposés à la guerre en Irak pourront-ils échapper encore longtemps à la vague de violence qui balaie actuellement le monde ?
Pour répondre à toutes ces interrogations, il faut étudier l'ennemi de près. Et en effectuant cette analyse, on se rend compte d'une chose : les attentats de Madrid du 11 mars dernier, qui ont fait 190 morts et 1 800 blessés ; la décapitation, début mai, en Irak, du jeune entrepreneur américain Nicholas Berg, filmée et diffusée par Al-Qaïda ; une grande partie des innombrables attentats suicides commis en Irak... Tous ces crimes ont un dénominateur commun : un haut responsable d'Al Qaïda nommé Abou Mouss'ab Al-Zarqawi.
Inconnu du grand public il y a encore quelques mois, ce terroriste " parvenu " remplace progressivement dans l'imagerie collective son parrain Oussama Ben Laden. Un journal américain, The Christian Science Monitor, titrait récemment à propos de Zarqawi : " Un Ben Laden irakien ? "
Insaisissable comme Ben Laden, Zarqawi dirige habilement la guérilla en Irak. Pis : il nargue les Américains qui l'ont cru, pendant un certain temps, mort ou grièvement blessé. Il exécute personnellement Nicholas Berg, enlevé en Irak en avril dernier. Il n'hésite pas à diffuser l'enregistrement, provoquant le dégoût dans l'opinion publique mondiale et une onde de choc aux États-Unis. Ce supplice abject et particulièrement atroce ressemble étrangement à celui d'un autre Américain, lui aussi d'origine juive, Daniel Pearl. Enlevé au Pakistan en 2002 par Al Qaïda, ce journaliste courageux avait été sauvagement égorgé devant la caméra par ses ravisseurs.
Zarqawi doit son omniprésence, sa mobilité et sa réactivité aux réseaux islamistes globaux, qui fonctionnent avec la même efficacité que les réseaux financiers. Leur capacité de reconstitution est remarquable, tout comme leur rapidité d'action. L'exemple le plus évident est celui d'Al Qaïda : après l'intervention américaine en Afghanistan, son centre décisionnel ayant été touché, le réseau s'est reconstitué comme un mutant.
Parfaite illustration de cette aptitude à la régénération : le réseau de Zarqawi (1), démantelé partiellement en Europe occidentale en 2002-2003, qui semble constituer un véritable clone de l'organisation d'Oussama Ben Laden. Un cas d'école, représentatif des nouveaux défis que doivent relever tous ceux qu'Al Qaïda considère comme ses ennemis.
L'Europe occidentale dans la ligne de mire
En 2002-2003, les services spéciaux européens démantelèrent un réseau islamiste qui s'apprêtait à perpétrer des attentats terroristes sur le Vieux Continent. Des cellules furent repérées en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, en Allemagne …
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