Les Grands de ce monde s'expriment dans

CRISE DE CONFIANCE AU PAYS DES POLDERS

Sainte Ayaan un documentaire sur la vie d'Ayaan Hirsi Ali, a déclenché une véritable tempête politique aux Pays-Bas. Diffusé le 11 mai par Zembla, un programme de la télévision nationale, ce film est revenu sur les mensonges énoncés par cette députée conservatrice d'origine somalienne, aujourd'hui âgée de 36 ans, lors de son arrivée dans le pays, en 1992. Pour accroître ses chances d'obtenir l'asile politique, Ayaan Hirsi Ali avait modifié son nom, sa date de naissance et son trajet exact : elle avait affirmé venir de Somalie, un pays en guerre, alors qu'elle débarquait en fait du Kenya, un pays en paix et où elle jouissait déjà du statut de réfugiée.Pourfendeuse inlassable de l'islam, Ayaan Hirsi Ali a rédigé le script de Soumission, le dernier film de Theo Van Gogh. Quatre mois après la diffusion de cette fiction qui dénonçait avec virulence le sort des femmes musulmanes, le cinéaste a été abattu et égorgé en pleine rue d'Amsterdam, le 2 novembre 2004, par un jeune islamiste d'origine marocaine. Sur son corps, une longue lettre de menaces de mort contre Ayaan Hirsi Ali a été retrouvée, transpercée d'un poignard. Vivant, depuis, sous constante protection policière, Ayaan Hirsi Ali, en nouvelle héroïne anti-islam, a bravé les dangers terroristes en décidant de poursuivre l'oeuvre de Theo Van Gogh. Dans le plus grand secret, elle prépare Soumission Part II, un film sur l'intolérance des musulmans à l'égard des homosexuels. Suivra Soumission Part III : Allah devrait y être incarné à l'écran par un acteur - une hérésie absolue quand on sait que l'islam proscrit toute représentation du divin.
Après « Sainte Ayaan », la députée n'en est pas moins tombée de haut. Ses mensonges, exposés par un documentaire contestable mais que personne n'a remis en question, ont soudainement fait d'elle une immigrée comme les autres : passible d'expulsion. Symbole d'une intégration réussie, admirée par les Néerlandais pour sa maîtrise de leur langue, élue députée en 1998 après avoir été tour à tour femme de ménage, postière et étudiante en sciences politiques, Ayaan Hirsi Ali s'est vu notifier, le 15 mai, le retrait de sa nationalité par Rita Verdonk, la ministre de l'Intégration. Membre du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, conservateur) - tout comme Ayaan Hirsi Ali -, Rita Verdonk n'a pas voulu dévier de la fermeté qui lui a valu sa popularité. À sa camarade de parti, elle a réservé le même traitement qu'à tous les immigrés frauduleusement entrés dans le pays. Le 16 mai, la députée controversée a démissionné du Parlement et officialisé son projet de s'installer aux États-Unis.
Beaucoup, aux Pays-Bas, se sont félicités de son départ : les associations de musulmans ; certains collègues du VVD irrités par son franc-parler ; mais, aussi, les voisins de sa résidence de La Haye qui ont obtenu de la justice qu'elle quitte l'immeuble pour des raisons de sécurité. Des membres du groupe Hofstad - le réseau islamiste auquel appartenait l'assassin de Theo Van Gogh - ont même envoyé un bouquet …