Ilda Mara - Comment êtes-vous devenu premier ministre du Kosovo ?
Agim Ceku - Je suis retourné au Kosovo avec l'idée de me mettre au service de mon pays. Je n'ai jamais eu l'intention de faire carrière, mais j'ai toujours été disponible. Si je me trouve aujourd'hui à la tête du gouvernement du Kosovo c'est simplement parce que la classe politique kosovare et la communauté internationale me l'ont demandé.
I. M. - Les discussions sur le statut final du Kosovo entrent dans leur phase finale. Quelle sera, selon vous, leur issue ?
A. C. - Si l'on veut assurer la paix et la stabilité à long terme, il n'y a pas d'autre option que l'indépendance. Le Kosovo fait ses preuves en s'efforçant de mettre en place un État démocratique laïque fondé sur le respect de la loi et des droits de l'homme.
I. M. - Et si vous n'obteniez pas l'indépendance ?
A. C. - Je vous l'ai dit : aucune autre solution n'est envisageable. Mais je suis confiant : d'ici à la fin de l'année, nous obtiendrons satisfaction.
I. M. - Qui sont vos principaux alliés ?
A. C. - Nous avons une entière confiance dans les Américains. La Grande-Bretagne nous soutient également. Quant à la France, elle a joué un rôle très constructif, de même que l'Allemagne et l'Italie.
I. M. - La Russie s'y opposera-t-elle ?
A. C. - La Russie n'est pas contre, mais elle insiste pour que l'on parvienne à un accord entre Belgrade et Pristina. Or un tel accord est très improbable dans l'immédiat. C'est pourquoi Moscou souhaite que les négociations se prolongent jusqu'au moment où un consensus sera trouvé sans fixer de délai.
I. M. - Qui sont vos adversaires ?
A. C. - Je dirais que le mot « adversaires » s'applique à tous ceux que l'indépendance du Kosovo laisse sceptiques. Quant à ceux qui y sont franchement hostiles, ce sont, bien sûr, les Serbes !
I. M. - Quelle est la date prévue pour la proclamation de l'indépendance ?
A. C. - Le groupe de contact, à l'exception de la Russie, est d'accord pour que les négociations s'achèvent avant la fin de l'année. Nous sommes sur notre lancée, et personne n'osera compromettre la dynamique actuelle. Je peux, en tout cas, vous dire que 2007 verra le Kosovo devenir un État indépendant.
I. M. - Il semble que les Américains se désengagent du Kosovo et des Balkans...
A. C. - À l'ère de la mondialisation, il est difficile de parler de « désengagement ». Les États-Unis sont présents dans la région à travers leurs soldats, leurs investissements, leur mode de vie, et ils le resteront.
I. M. - Si le Kosovo obtient son indépendance, quelles en seront les conséquences pour la région ?
A. C. - La dernière pièce du puzzle de l'ex-Yougoslavie sera mise en place.
I. M. - Quel type d'État allez-vous établir dans un Kosovo indépendant ?
A. C. - Un État de droit ! Notre choix est fait …
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