Pour tout dire, un certain parfum de désenchantement a plané sur le sommet. C'est que les chefs de gouvernement présents étaient tous quatre confrontés, chez eux, à une crise politique sans précédent. Le Hongrois Ferenc Gyurcsany a connu, fin septembre, des manifestations qui ont dégénéré en émeutes au centre de Budapest. Bilan : 250 blessés. C'était la première fois que la violence faisait irruption dans la vie politique du pays depuis le soulèvement de 1956. Un peu plus tard, le 23 octobre - jour du cinquantième anniversaire de l'insurrection -, la violence a de nouveau éclaté, gâchant les cérémonies officielles auxquelles les dirigeants du monde entier avaient été conviés. Les manifestants, conduits par de jeunes militants d'extrême droite, ont affronté les forces de l'ordre au cours d'une soirée qui s'est soldée par 167 blessés et 131 interpellations.
Son collègue tchèque, Mirek Topolanek, ne se trouve pas dans une situation plus brillante. Les élections législatives de juin dernier ont débouché sur un blocage politique. Aucune coalition ne parvient à s'installer. Le pays vit dans la perspective permanente d'élections anticipées, sans cesse repoussées. En Slovaquie, un gouvernement est bien parvenu à se constituer, dirigé par le social-démocrate Robert Fico. Mais il est le fruit d'un mariage très contesté entre la gauche et l'extrême droite. Enfin, en Pologne, les conservateurs au pouvoir en sont à leur troisième gouvernement depuis un an. Jaroslaw Kaczynski, premier ministre et frère jumeau du président Lech, a choisi de constituer une coalition avec deux partis extrémistes plutôt qu'avec les libéraux. En un an, cette alliance est déjà passée par une rupture brutale et par un rabibochage surprise. Aux …