Je ne sais pas si Victor Hugo a eu raison d'écrire, dans Les Châtiments : « Quand tout se fait petit, femmes vous restez grandes. » Mais ce qui est sûr, c'est que les femmes prennent de plus en plus d'importance dans la vie publique. Après tout, Golda Meir, Indira Gandhi et Margaret Thatcher n'étaient pas des personnages secondaires. Pas plus que ne le sont, aujourd'hui, Angela Merkel, Michelle Bachelet, Hillary Clinton, Condoleezza Rice ou Ioulia Timochenko.Ce trimestre, c'est à une autre remarquable représentante de la gent féminine que nous ouvrons nos colonnes : Vaira Vike-Freiberga, la flamboyante Présidente de la Lettonie ;
Nos lecteurs découvriront également, dans ce Numéro d'hiver, d'autres « stars » de la scène internationale. Toutes répondent, très librement, à notre curiosité :
- Avigdor Lieberman - vice-Premier ministre israélien et personnalité aussi controversée que populaire - dévoile son plan-miracle pour le Proche-Orient.
- Kofi Annan, dans une contribution en forme de testament politique, livre sa « recette » pour faire face au double péril nucléaire iranien et nord-coréen.
- Joseph Kabila, le jeune Président du Congo-Kinshasa, révèle comment il entend préserver son pays des convoitises extérieures et le transformer en bastion de la modernité.
- Jaroslaw Kaczynski, le chef du gouvernement polonais, sort enfin de son long silence pour réclamer à ses partenaires européens un vrai soutien face aux pressions que le Kremlin exerce sur Varsovie.
- Mikhaïl Saakachvili (Président de la Géorgie) et Viktor Iouchtchenko (Président de l'Ukraine), tous deux à l'origine de spectaculaires révolutions « douces », dressent le bilan de leur action et dénoncent les pièges que l'on a placés sous leurs pas. Où en est la « révolution des roses » ? Que reste-t-il de la « révolution orange » ?
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Ce Numéro 114 accueille, par surcroît, des leaders atypiques, des « Présidents » de régions rebelles aux noms rarement évoqués (Abkhazie, Transnistrie...). Ces dirigeants prétendent pourtant exercer leur autorité sur d'authentiques États souverains et appellent de leurs voeux une reconnaissance internationale (fort hypothétique, au demeurant).
Le plus souvent soutenus par Moscou, ces curieux régimes ne sont pas que des « curiosités ». Ce sont, aussi, des « pions » que des doigts invisibles manipulent à loisir sur le grand échiquier de la géopolitique planétaire. D'où l'intérêt que nous leur accordons.
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Mais il n'y a pas que ceux qui font l'événement. Il y a ceux qui le décryptent : nous les avons sollicités. De Bagdad à Téhéran, de Moscou à Pékin, de Canberra à Bangkok, il n'est point de dossier substantiel qui ait échappé à leur vigilance et à leur rigueur intellectuelle.
Goethe, qui aimait les aphorismes, se plaisait à dire : « Nul ne s'est jamais perdu dans le droit chemin. » Nous avons tenté, cette fois encore, de lui donner raison.
À toutes et à tous : bonne lecture.