Gilles-William Goldnadel - Votre formation, le Likoud, est le premier parti d'opposition en Israël. Vous ne ménagez pas vos critiques à l'encontre du gouvernement d'Ehoud Olmert. Quels sont vos principaux griefs ?
Benyamin Netanyahou- Ce gouvernement n'est en place que depuis un an... mais il a déjà eu le temps de prendre plusieurs décisions que je désapprouve absolument !
Avant tout, je lui reproche sa gestion du conflit qui a opposé Israël au Hezbollah l'été dernier. Entendons-nous bien : je ne remets pas en cause les objectifs de l'opération militaire - désarmer le « Parti de Dieu » comme l'exigeait la résolution 1559 de l'ONU (1), supprimer le danger qu'il faisait planer sur la frontière nord d'Israël et récupérer nos soldats kidnappés. Ces objectifs étaient justifiés ; c'est pourquoi j'ai fermement soutenu le gouvernement tout au long de cette guerre. Hélas, les buts fixés n'ont pas été atteints. Jugez vous-même : le Hezbollah s'est mis à se réarmer à la seconde où le cessez-le-feu a été proclamé ; il représente toujours un danger de premier plan pour notre frontière nord (ainsi que pour le gouvernement libanais, bien entendu) ; quant à nos soldats, ils ne nous ont jamais été remis.
G.-W. G. - D'après vous, quelles erreurs le gouvernement a-t-il commises pendant ce conflit ?
B. N. - Tout au long de la guerre, le processus de prise de décision du gouvernement a été extrêmement confus. En ce moment même, une Commission d'enquête étudie en détail le déroulement des opérations. Je suis certain que ses conclusions mettront en évidence les errements de nos dirigeants. Je pense, aussi, que la Commission critiquera le gouvernement pour son incapacité à garantir la sécurité de la population israélienne durant les affrontements. Plus de 15 % des habitants d'Israël ont quitté la zone où ils vivaient ou bien se sont réfugiés dans des bunkers. N'oubliez pas que 4 000 missiles ont frappé le nord du pays - des missiles pratiquement identiques aux V1 et V2 allemands qui se sont abattus sur la Grande-Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale. J'espère, à tout le moins, que le gouvernement aura à coeur de tirer les enseignements de ses erreurs et saura mieux préparer le pays à un éventuel nouveau conflit !
G.-W. G. - Vous reprochez également au cabinet Olmert son attitude timorée face au Hamas...
B. N. - En effet. D'un point de vue diplomatique, le gouvernement a, dès son arrivée aux affaires, mal géré la montée en puissance du Hamas en lui permettant de participer à des élections palestiniennes. Désireux d'apparaître constructif, Israël s'est toujours montré très ambigu au sujet de cette organisation terroriste qui ne fait aucun mystère de son désir de rayer l'État hébreu de la carte. Si Israël ne rejette pas clairement le Hamas, pourquoi qui que ce soit d'autre le ferait ?
L'exemple le plus récent est l'« accord d'unité palestinienne » signé à La Mecque en février dernier. Ce texte, par lequel Mahmoud Abbas capitule complètement devant le Hamas, aurait dû …
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