Mettons d'emblée les choses au clair : l'unique élément qui empêche les Américains d'accomplir leurs desseins en Irak, c'est l'insurrection qui fait rage depuis 2003. Tout le reste relève de la diplomatie des petits arrangements et d'un jeu politicien - local ou régional - qui demeure sans prise réelle sur le terrain. L'action des groupes rebelles est le seul obstacle à la stabilisation du pays. L'opposition armée est un acteur incontournable de la scène irakienne. C'est même le seul interlocuteur politique valable, dirions-nous en temps de paix.On rétorquera qu'il y a déjà eu des tentatives visant à intégrer la guérilla dans le jeu politique, et qu'elles ont toutes échoué ; que la majeure partie des insurgés refuse par principe de participer d'une façon ou d'une autre à un processus politique parrainé par les Américains ; qu'il s'agit de « terroristes » ou d'irréductibles qu'aucune solution négociée ne saurait satisfaire ; qu'il faut user de la force pour pacifier le pays coûte que coûte avant de pouvoir discuter des modalités politiques...
Mais après quatre ans et demi d'affrontements entre l'armée américaine et cette insurrection qui est loin de faiblir, continuer à raisonner ainsi revient à faire preuve d'aveuglement et d'entêtement. C'est s'enferrer dans une vision étroite et méconnaître la nature et la spécificité de l'opposition. Une opposition armée, certes, mais porteuse d'un véritable projet politique.
Contre les options purement militaires - qui ont largement prouvé leur faillite -, nous affirmons que l'opposition armée constitue un condensé représentatif de la population irakienne ; qu'elle n'est ni minoritaire ni isolée, mais qu'elle est, au contraire, soutenue à l'intérieur comme à l'extérieur par des forces d'envergure ; et que, pour terminer, elle a acquis au cours des dernières années une légitimité incontestable en tant que « résistance à l'occupation ».
Par conséquent, nous soutenons qu'il est possible de sortir du bourbier irakien par le haut. Mais, pour y parvenir, il est indispensable d'abandonner le projet utopique qui consiste à anéantir l'insurrection par la force. Ce n'est qu'en reprenant ce qui fait la spécificité et la vigueur de la rébellion que l'on pourra élaborer une solution globale et consensuelle.
Sommairement, les deux questions que tout le monde se pose aujourd'hui concernant l'Irak, au-delà des divergences de points de vue et d'approches politiques, se résument à celles-ci : qui est qui dans ce bourbier ? et pour quoi se battent-ils ?
Radioscopie d'une insurrection
Tout le monde a entendu parler des « chiites », des « sunnites » et des « Kurdes ». C'est la vision américaine de l'Irak post-Saddam : tripartite et confessionnelle. Est-il nécessaire d'insister : ce n'était pas la vision majoritaire avant 2003. Hélas, elle l'est devenue depuis. Aujourd'hui, c'est la perception prédominante au sein de la population en Irak.
Les sunnites, les chiites et les Kurdes
Les Irakiens sunnites sont des Arabes musulmans qui suivent la tradition du prophète Mahomet, la Sunna. Originaires d'Arabie, ils se sont établis en Irak dès le VIIIe siècle de notre ère, mais ils ont maintenu des …
Mais après quatre ans et demi d'affrontements entre l'armée américaine et cette insurrection qui est loin de faiblir, continuer à raisonner ainsi revient à faire preuve d'aveuglement et d'entêtement. C'est s'enferrer dans une vision étroite et méconnaître la nature et la spécificité de l'opposition. Une opposition armée, certes, mais porteuse d'un véritable projet politique.
Contre les options purement militaires - qui ont largement prouvé leur faillite -, nous affirmons que l'opposition armée constitue un condensé représentatif de la population irakienne ; qu'elle n'est ni minoritaire ni isolée, mais qu'elle est, au contraire, soutenue à l'intérieur comme à l'extérieur par des forces d'envergure ; et que, pour terminer, elle a acquis au cours des dernières années une légitimité incontestable en tant que « résistance à l'occupation ».
Par conséquent, nous soutenons qu'il est possible de sortir du bourbier irakien par le haut. Mais, pour y parvenir, il est indispensable d'abandonner le projet utopique qui consiste à anéantir l'insurrection par la force. Ce n'est qu'en reprenant ce qui fait la spécificité et la vigueur de la rébellion que l'on pourra élaborer une solution globale et consensuelle.
Sommairement, les deux questions que tout le monde se pose aujourd'hui concernant l'Irak, au-delà des divergences de points de vue et d'approches politiques, se résument à celles-ci : qui est qui dans ce bourbier ? et pour quoi se battent-ils ?
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Tout le monde a entendu parler des « chiites », des « sunnites » et des « Kurdes ». C'est la vision américaine de l'Irak post-Saddam : tripartite et confessionnelle. Est-il nécessaire d'insister : ce n'était pas la vision majoritaire avant 2003. Hélas, elle l'est devenue depuis. Aujourd'hui, c'est la perception prédominante au sein de la population en Irak.
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Les Irakiens sunnites sont des Arabes musulmans qui suivent la tradition du prophète Mahomet, la Sunna. Originaires d'Arabie, ils se sont établis en Irak dès le VIIIe siècle de notre ère, mais ils ont maintenu des …
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