Depuis son élection en 1994, le président biélorusse Alexandre Loukachenko n'a cessé de consolider son régime autoritaire. Les coups de force et les décrets d'exception se sont enchaînés, si bien que l'arbitraire du chef de l'État s'est à présent imposé dans tout le pays. Dernière dictature d'Europe, cette ancienne république soviétique située entre la Russie, les pays baltes, la Pologne et l'Ukraine n'a plus connu d'élection libre après 1995. Si des référendums plébiscitaires et autres scrutins truqués se succèdent dans l'agenda politique, le président ne laisse aucune parcelle de représentation institutionnelle à l'opposition. Dans le domaine économique, Loukachenko a misé sur la stabilité du complexe industriel, dont l'État a conservé l'entière propriété. L'absence de contre-pouvoirs politiques ou sociaux (partis, ONG, syndicats, médias) favorise la perpétuation d'un régime que rien ne semble pouvoir renverser.La dictature biélorusse bénéficie de tous les atouts politiques internes pour durer. Tous les atouts plus un : en janvier dernier, le président Loukachenko a promu son fils Viktor au Conseil de sécurité (1) ! Voilà qui lui offre la possibilité d'agiter la menace d'une dérive dynastique en cas de désaffection des clientèles bureaucratiques sur lesquelles son régime s'est appuyé jusqu'à présent...
Le président ne peut toutefois oublier qu'il a longtemps dû la pérennité de son pouvoir - et la relative stabilité économique et sociale dont a bénéficié le pays - au soutien direct ou tacite du Kremlin. Pendant plus de dix ans, Gazprom et les oligarques russes lui ont octroyé des tarifs préférentiels sur les livraisons de gaz et de pétrole brut. Mais, ces derniers temps, les choses ont changé. Le président Poutine a décidé qu'il était temps pour la Russie de tirer le plus grand bénéfice possible de son statut d'unique fournisseur d'hydrocarbures des anciennes républiques soviétiques (2). Une ligne qui a conduit à une rapide détérioration des relations entre Minsk et Moscou.
Maître incontesté chez lui, Alexandre Loukachenko doit donc à présent trouver de nouveaux amis. Se tourner vers l'Ouest n'est pas une solution, puisque sa définition très personnelle de la démocratie lui a valu d'être mis au ban de la communauté internationale et des institutions européennes depuis novembre 1996. D'où le rapprochement entre la Biélorussie et trois États eux aussi riches en ressources naturelles mais moins regardants sur les droits de l'homme : l'Azerbaïdjan, l'Iran et le Venezuela.
Un régime autoritaire bien verrouillé
L'État, c'est lui
L'histoire de la Biélorussie depuis l'indépendance obtenue en 1991 est celle de la rapide transformation d'une démocratie fragile en une dictature sinistre. Sans entrer dans les détails de la consolidation du pouvoir de Loukachenko, rappelons seulement que cet ancien directeur de sovkhoze, élu en juillet 1994 en profitant de la profonde crise économique qui a marqué le pays après l'effondrement de l'URSS, est un populiste de haut vol doublé d'un habile tacticien. Dès novembre 1996, il réalisa un véritable coup d'État constitutionnel qui lui conféra la haute main sur toutes les affaires du pays. « Réélu » une première fois le 9 septembre 2001 malgré la contestation du …
Le président ne peut toutefois oublier qu'il a longtemps dû la pérennité de son pouvoir - et la relative stabilité économique et sociale dont a bénéficié le pays - au soutien direct ou tacite du Kremlin. Pendant plus de dix ans, Gazprom et les oligarques russes lui ont octroyé des tarifs préférentiels sur les livraisons de gaz et de pétrole brut. Mais, ces derniers temps, les choses ont changé. Le président Poutine a décidé qu'il était temps pour la Russie de tirer le plus grand bénéfice possible de son statut d'unique fournisseur d'hydrocarbures des anciennes républiques soviétiques (2). Une ligne qui a conduit à une rapide détérioration des relations entre Minsk et Moscou.
Maître incontesté chez lui, Alexandre Loukachenko doit donc à présent trouver de nouveaux amis. Se tourner vers l'Ouest n'est pas une solution, puisque sa définition très personnelle de la démocratie lui a valu d'être mis au ban de la communauté internationale et des institutions européennes depuis novembre 1996. D'où le rapprochement entre la Biélorussie et trois États eux aussi riches en ressources naturelles mais moins regardants sur les droits de l'homme : l'Azerbaïdjan, l'Iran et le Venezuela.
Un régime autoritaire bien verrouillé
L'État, c'est lui
L'histoire de la Biélorussie depuis l'indépendance obtenue en 1991 est celle de la rapide transformation d'une démocratie fragile en une dictature sinistre. Sans entrer dans les détails de la consolidation du pouvoir de Loukachenko, rappelons seulement que cet ancien directeur de sovkhoze, élu en juillet 1994 en profitant de la profonde crise économique qui a marqué le pays après l'effondrement de l'URSS, est un populiste de haut vol doublé d'un habile tacticien. Dès novembre 1996, il réalisa un véritable coup d'État constitutionnel qui lui conféra la haute main sur toutes les affaires du pays. « Réélu » une première fois le 9 septembre 2001 malgré la contestation du …
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