Arthur Rimbaud, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon : ces maîtres de la littérature française symbolisent l'amitié qui, depuis plus de huit siècles, lie les Français aux Chypriotes. Le premier, qui a travaillé dans une entreprise française de Larnaca en 1878 et 1879, a laissé une telle empreinte sur les relations franco-chypriotes que l'École française de Chypre, fondée en 1987 à Nicosie, porte tout naturellement son nom. Le second célèbre, en 1915, dans l'une de ses correspondances, « Aphrodite, déesse de la beauté » qui, comme chacun sait, naquit à Chypre (1). Le troisième, venu visiter ce pays peu avant de disparaître en 1982, compose à son retour en France le poème Pandora que lui a inspiré son séjour chypriote (2). À vrai dire, l'attrait qu'exerce Chypre sur les Français n'a pas faibli depuis 1192 lorsque Guy de Lusignan, seigneur poitevin, achète l'île à Richard Coeur de Lion. La dynastie des Lusignan y régnera jusqu'à la fin du XVe siècle (3). De nombreux vestiges du royaume franc de Chypre sont encore visibles de nos jours : palais, châteaux, églises, dont les cathédrales Sainte-Sophie à Nicosie et Saint-Nicolas à Famagouste.Les liens unissant la France à Chypre sont d'ordre à la fois politique, commercial, militaire et culturel.
Le soutien politique de la France à Chypre
L'intervention de l'armée turque à Chypre au cours de l'été 1974, dont le prétexte fut le coup d'État fomenté par la dictature des colonels grecs contre Mgr Makarios, fit l'objet d'une sévère condamnation de la part du gouvernement français. Celui-ci fut d'ailleurs à l'origine des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU (4) qui exigeaient un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes étrangères (en tout cas, de celles présentes sans justification contractuelle). La position de la France sur la nature juridique de la présence des troupes turques est dépourvue de toute ambiguïté : le Quai d'Orsay, dans une réponse du 6 mai 1977 à une question du député Pierre-Bernard Cousté, qualifie clairement la Turquie de « puissance occupante ». À ce titre, Ankara se voit contrainte de restituer leurs biens aux Français de Chypre et de les indemniser, conformément au règlement de La Haye de 1907, pour les pertes subies par eux du fait de l'armée turque.
La France s'est empressée de condamner la proclamation d'indépendance de « la République turque de Chypre Nord » du 15 novembre 1983, déclarée nulle et non avenue par le Conseil de sécurité de l'ONU (5). En fait, le soutien français au gouvernement de la République de Chypre ne s'est pas démenti depuis 1974. Certes, le rapprochement franco-turc durant les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac a quelque peu éclipsé la politique chypriote de la France. Mais on doit noter que l'élection de Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007 a renforcé l'axe Paris-Nicosie. Le nouveau président français a, en effet, maintes fois eu l'occasion de dénoncer, avant et après son accession au pouvoir, le refus de la Turquie de reconnaître diplomatiquement la République de Chypre.
La solidarité politique de la …
Le soutien politique de la France à Chypre
L'intervention de l'armée turque à Chypre au cours de l'été 1974, dont le prétexte fut le coup d'État fomenté par la dictature des colonels grecs contre Mgr Makarios, fit l'objet d'une sévère condamnation de la part du gouvernement français. Celui-ci fut d'ailleurs à l'origine des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU (4) qui exigeaient un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes étrangères (en tout cas, de celles présentes sans justification contractuelle). La position de la France sur la nature juridique de la présence des troupes turques est dépourvue de toute ambiguïté : le Quai d'Orsay, dans une réponse du 6 mai 1977 à une question du député Pierre-Bernard Cousté, qualifie clairement la Turquie de « puissance occupante ». À ce titre, Ankara se voit contrainte de restituer leurs biens aux Français de Chypre et de les indemniser, conformément au règlement de La Haye de 1907, pour les pertes subies par eux du fait de l'armée turque.
La France s'est empressée de condamner la proclamation d'indépendance de « la République turque de Chypre Nord » du 15 novembre 1983, déclarée nulle et non avenue par le Conseil de sécurité de l'ONU (5). En fait, le soutien français au gouvernement de la République de Chypre ne s'est pas démenti depuis 1974. Certes, le rapprochement franco-turc durant les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac a quelque peu éclipsé la politique chypriote de la France. Mais on doit noter que l'élection de Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007 a renforcé l'axe Paris-Nicosie. Le nouveau président français a, en effet, maintes fois eu l'occasion de dénoncer, avant et après son accession au pouvoir, le refus de la Turquie de reconnaître diplomatiquement la République de Chypre.
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