Les Grands de ce monde s'expriment dans

LES RICHES HEURES DES RELATIONS FRANCO-ARMENIENNES

Par un heureux concours de circonstances, dont l'Histoire a parfois le secret, ma première élection comme député de la Loire, en 1988, a coïncidé avec l'amorce des changements radicaux qui devaient bouleverser l'URSS. Dans ce vaste mouvement pour la liberté et la démocratie, l'Arménie se trouvait parmi les précurseurs. Je crois pouvoir dire, sans exagération, que je suis du petit nombre des députés français qui n'ont cessé de suivre avec attention les événements qui allaient déterminer l'avenir de ce pays. J'y étais, bien sûr, préparé par les solides amitiés que j'avais nouées avec des membres de la communauté des Français d'origine arménienne, en particulier dans ma ville de Saint-Chamond. Je connaissais leur courage, leur fidélité aux traditions vivantes de la culture arménienne, leur sens de la solidarité. C'est donc tout naturellement que je me suis intéressé à cette Arménie en route vers son émancipation politique, objet de tant d'espérances de la part de mes amis. Une solidarité confirmée
Mon premier voyage en Arménie date de novembre 1990. Deux ans auparavant, le pays, encore sous tutelle soviétique, avait subi un terrible tremblement de terre, qui frappa particulièrement les villes de Spitak et de Gumri. C'était le 7 décembre 1988. La catastrophe avait soulevé en France, comme dans le monde entier, une immense vague de solidarité. J'étais à Erevan le 21 septembre 1991, le jour où l'Arménie est devenue indépendante. En tant que représentant de l'Assemblée nationale française, j'avais observé le déroulement de la consultation référendaire ; j'ai ressenti, comme tous les témoins alors présents, la force symbolique du vote massif des Arméniens en faveur de l'indépendance ; j'ai assisté à sa proclamation solennelle par le Parlement en présence du catholicos Vasken Ier. C'était l'un de ces moments où la liberté s'identifie à tout un peuple. Je me suis réjoui de voir la France reconnaître aussitôt l'indépendance de l'Arménie et ouvrir - dès 1992 - une ambassade à Erevan. La signature à Paris, le 12 mars 1993, d'un traité d'entente, d'amitié et de coopération, ainsi que de plusieurs autres accords bilatéraux, a confirmé cette bonne entente.
Au-delà des textes, le profond sentiment de sympathie qui unit la France à l'Arménie depuis ces jours sombres du début du XXe siècle où les survivants du génocide ont trouvé refuge sur notre sol a permis de progresser très rapidement dans de multiples domaines : politique, avec l'organisation de plusieurs visites de responsables de haut niveau ; diplomatique, grâce à l'implication de la France dans le processus du règlement du conflit du Haut-Karabakh ; économique enfin. Je suis heureux de saluer le rôle exceptionnel qu'a joué, pour l'essor de l'amitié franco-arménienne, l'actuel ministre des Affaires étrangères, Edward Nalbandian, qui fut ambassadeur d'Arménie en France de 1999 à 2008.
Le Haut-Karabakh a été un terrain privilégié de l'action diplomatique de la France. C'est, en effet, grâce à une médiation personnelle du président Jacques Chirac que des entrevues entre les présidents Robert Kotcharian et Heydar Aliev ont été organisées à Paris, en janvier et avril 2001. Ces rencontres …