Le terrorisme est souvent considéré, de nos jours, comme la menace numéro un planant sur les sociétés occidentales. Il suffit, pour s'en rendre compte, de comparer deux documents français : le Livre Blanc sur la Défense de 1994 et le Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale de 2008. Dans ce dernier, contrairement à celui de 1994, le terrorisme est omniprésent, à tel point que cette forme de conflictualité semble éclipser la menace de la guerre (1).L'importance qu'a prise le terrorisme est, bien sûr, liée au choc des attentats du 11 septembre 2001. Pour la première fois, un acteur non étatique a démontré sa capacité à infliger instantanément des destructions de nature militaire à un État. Par surcroît, ces attentats - dont le coût de réalisation est estimé à la moitié du prix d'un missile Tomahawk - ont eu lieu sur le territoire des États-Unis, le pays le plus puissant du monde tant économiquement que militairement. Les attaques de Madrid en 2003 puis de Londres en 2005 ont prouvé que la mouvance Al Qaïda était également déterminée à frapper en plein coeur de l'Europe.
Où en est l'organisation jihadiste aujourd'hui ? A-t-on raison de l'ériger en menace suprême ? Comment la mouvance jihadiste internationale a-t-elle évolué depuis une dizaine d'années ? Et selon quels scénarios pourrait-elle décliner à l'avenir ?
La transformation de la mouvance jihadiste internationale
La transformation d'Al Qaïda a été théorisée avant de devenir réalité. L'un des principaux théoriciens de la décentralisation de la mouvance jihadiste internationale est un ancien haut responsable d'Al Qaïda connu sous le nom d'Abu Mus'ab al-Suri. Né à Alep en 1958, il entame des études d'ingénieur à la fin des années 1970. Il intègre au même moment l'« organisation de l'avant-garde combattante des Frères musulmans ». Ce groupe est une organisation secrète classique - ce qu'on appelle en arabe tanzim - ayant un objectif local précis : renverser le régime de Hafez el-Assad. Le tanzim en question est découvert par les services de renseignement syriens et, en 1980, Al-Suri est contraint de quitter son pays. Dès cette époque, le jihadiste émet des doutes sur les structures organisationnelles classiques, c'est-à-dire hiérarchisées. Il estime que, face à un État disposant d'une police et de services de renseignement performants, un tanzim n'a que peu de chances de parvenir à ses fins, voire tout simplement de survivre.
En 1998, Abu Mus'ab al-Suri se trouve en Afghanistan quand les Américains bombardent certains camps d'entraînement en représailles aux attentats de Dar es-Salaam et Nairobi. Il est impressionné par la puissance de feu de l'armée américaine et par sa capacité à frapper les endroits les plus reculés sans même s'exposer. Il écrit alors : « L'ère des camps fixes est terminée. Nous devons nous entraîner dans des maisons ou des camps mobiles » (2).
En 2000, Al-Suri achève une première version de son grand oeuvre, L'Appel à la résistance islamique globale, un ouvrage de plus de 1 500 pages dont une version actualisée est diffusée sur Internet …
Où en est l'organisation jihadiste aujourd'hui ? A-t-on raison de l'ériger en menace suprême ? Comment la mouvance jihadiste internationale a-t-elle évolué depuis une dizaine d'années ? Et selon quels scénarios pourrait-elle décliner à l'avenir ?
La transformation de la mouvance jihadiste internationale
La transformation d'Al Qaïda a été théorisée avant de devenir réalité. L'un des principaux théoriciens de la décentralisation de la mouvance jihadiste internationale est un ancien haut responsable d'Al Qaïda connu sous le nom d'Abu Mus'ab al-Suri. Né à Alep en 1958, il entame des études d'ingénieur à la fin des années 1970. Il intègre au même moment l'« organisation de l'avant-garde combattante des Frères musulmans ». Ce groupe est une organisation secrète classique - ce qu'on appelle en arabe tanzim - ayant un objectif local précis : renverser le régime de Hafez el-Assad. Le tanzim en question est découvert par les services de renseignement syriens et, en 1980, Al-Suri est contraint de quitter son pays. Dès cette époque, le jihadiste émet des doutes sur les structures organisationnelles classiques, c'est-à-dire hiérarchisées. Il estime que, face à un État disposant d'une police et de services de renseignement performants, un tanzim n'a que peu de chances de parvenir à ses fins, voire tout simplement de survivre.
En 1998, Abu Mus'ab al-Suri se trouve en Afghanistan quand les Américains bombardent certains camps d'entraînement en représailles aux attentats de Dar es-Salaam et Nairobi. Il est impressionné par la puissance de feu de l'armée américaine et par sa capacité à frapper les endroits les plus reculés sans même s'exposer. Il écrit alors : « L'ère des camps fixes est terminée. Nous devons nous entraîner dans des maisons ou des camps mobiles » (2).
En 2000, Al-Suri achève une première version de son grand oeuvre, L'Appel à la résistance islamique globale, un ouvrage de plus de 1 500 pages dont une version actualisée est diffusée sur Internet …
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