Né en 1953 à Kfarkila, dans le sud du Liban, Naïm Kassem est diplômé de chimie. Il a entamé son parcours politique dans les années 1970 en participant à la création du Syndicat libanais des étudiants musulmans et en s'engageant dans le mouvement des déshérités du leader charismatique chiite Moussa Sadr. Depuis 1991, il a été élu secrétaire général adjoint du Hezbollah à sept reprises et est plus particulièrement chargé de suivre les activités parlementaires du parti. Celui-ci a participé pour la première fois aux élections législatives en 1992 et compte aujourd'hui 14 députés au Parlement libanais. Un bloc qu'il a de très fortes chances de conserver lors du scrutin du 7 juin 2009. Le Hezbollah et ses alliés - principalement l'autre parti chiite, Amal, et le Courant patriotique libre du chrétien Michel Aoun - espèrent même remporter la majorité des sièges. Une telle éventualité marquerait une évolution majeure dans l'histoire du parti qui est entré au gouvernement en juillet 2005, pour la première fois, à l'issue des législatives organisées après le départ des troupes syriennes du Liban. En vertu de l'accord de Doha conclu le 21 mai 2008 pour mettre fin à plusieurs mois de crise politique et institutionnelle, le Hezbollah et ses alliés disposent d'une minorité de blocage au sein du gouvernement d'union nationale. La question de son désarmement est devenue, depuis la guerre de l'été 2006, un enjeu de politique intérieure au Liban. Mais le Hezbollah fait valoir que ses armes restent le meilleur moyen de lutter contre ce qu'il appelle la « politique agressive de l'État d'Israël »...
S. R. Sibylle Rizk - Depuis l'été 2006, le Hezbollah n'a pas tiré une seule roquette sur le territoire israélien. Observez-vous une trêve ?
Naïm Kassem - Il n'y a ni trêve ni accord. Nous ne tirons pas de roquettes tout simplement parce que nous respectons la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU (1). Nous considérons que, pour le moment, la réalité sur le terrain n'est pas propice à de tels tirs. J'affirme même qu'ils seraient contreproductifs, car Israël en profiterait pour se poser en victime.
S. R. - Pourtant, en dépit de cette résolution 1701, vous considérez qu'Israël occupe toujours une partie du territoire libanais. Je fais allusion ici aux fermes de Chebaa (2)... Le fait de ne plus les revendiquer au moyen des Katioucha ne signifie-t-il pas qu'Israël a, au moins en partie, atteint ses buts de guerre en obtenant un cessez-le-feu de facto ?
N. K. - Après la libération du Sud, en mai 2000 (3), nous avons procédé à des opérations ponctuelles pour signaler que nous continuions de revendiquer la libération des fermes de Chebaa. Je les qualifie d'« opérations de rappel », dans la mesure où ces opérations étaient espacées dans le temps, souvent de plusieurs mois. Leur but était uniquement de réaffirmer la poursuite de la résistance à l'occupation de ces fermes par l'armée israélienne. L'arrêt de telles « opérations de rappel » ne préjuge en rien de ce qui peut se passer à l'avenir et ne signifie nullement que la réalité de l'occupation israélienne a disparu.
La défaite de l'armée israélienne en juillet 2006 ainsi que la défaite psychologique et morale de la société israélienne sont patentes. Israël voulait éliminer le Hezbollah et le désarmer. Nous l'avons empêché d'atteindre son objectif. Cette guerre a prouvé une fois encore que la résistance était une nécessité et qu'elle doit se poursuivre.
Ces acquis ne se mesurent pas à l'aune de quelques roquettes que l'on tire ou que l'on ne tire pas sur les fermes de Chebaa. Le Hezbollah n'a tiré aucune roquette depuis plus de deux ans. Alors pourquoi ces violations incessantes de l'espace aérien libanais (4) et ce climat de tension politique (5) ? En réalité, c'est l'existence même de la résistance qui inquiète les Israéliens.
S. R. - Israël vous soupçonne de vous être dotés de batteries antiaériennes (6). Qu'en est-il exactement ?
N. K. - Je ne peux ni confirmer ni infirmer l'information. Ces données relèvent des secrets de la résistance.
S. R. - Vous avez démenti toute implication dans les incidents survenus ces derniers mois (7). Qui est responsable des récents tirs de Katioucha contre Israël ?
N. K. - Nous ne savons pas qui tire ces roquettes. Elles sont d'ailleurs très basiques et le mode opératoire ne témoigne pas d'une réelle maîtrise technique.
Le Hezbollah n'est pas responsable de la sécurité dans le Sud. Nous sommes un mouvement de résistance et nous respectons les institutions de l'État libanais dont nous sommes l'un des éléments constitutifs. Même lorsque les temps étaient …
S. R. Sibylle Rizk - Depuis l'été 2006, le Hezbollah n'a pas tiré une seule roquette sur le territoire israélien. Observez-vous une trêve ?
Naïm Kassem - Il n'y a ni trêve ni accord. Nous ne tirons pas de roquettes tout simplement parce que nous respectons la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU (1). Nous considérons que, pour le moment, la réalité sur le terrain n'est pas propice à de tels tirs. J'affirme même qu'ils seraient contreproductifs, car Israël en profiterait pour se poser en victime.
S. R. - Pourtant, en dépit de cette résolution 1701, vous considérez qu'Israël occupe toujours une partie du territoire libanais. Je fais allusion ici aux fermes de Chebaa (2)... Le fait de ne plus les revendiquer au moyen des Katioucha ne signifie-t-il pas qu'Israël a, au moins en partie, atteint ses buts de guerre en obtenant un cessez-le-feu de facto ?
N. K. - Après la libération du Sud, en mai 2000 (3), nous avons procédé à des opérations ponctuelles pour signaler que nous continuions de revendiquer la libération des fermes de Chebaa. Je les qualifie d'« opérations de rappel », dans la mesure où ces opérations étaient espacées dans le temps, souvent de plusieurs mois. Leur but était uniquement de réaffirmer la poursuite de la résistance à l'occupation de ces fermes par l'armée israélienne. L'arrêt de telles « opérations de rappel » ne préjuge en rien de ce qui peut se passer à l'avenir et ne signifie nullement que la réalité de l'occupation israélienne a disparu.
La défaite de l'armée israélienne en juillet 2006 ainsi que la défaite psychologique et morale de la société israélienne sont patentes. Israël voulait éliminer le Hezbollah et le désarmer. Nous l'avons empêché d'atteindre son objectif. Cette guerre a prouvé une fois encore que la résistance était une nécessité et qu'elle doit se poursuivre.
Ces acquis ne se mesurent pas à l'aune de quelques roquettes que l'on tire ou que l'on ne tire pas sur les fermes de Chebaa. Le Hezbollah n'a tiré aucune roquette depuis plus de deux ans. Alors pourquoi ces violations incessantes de l'espace aérien libanais (4) et ce climat de tension politique (5) ? En réalité, c'est l'existence même de la résistance qui inquiète les Israéliens.
S. R. - Israël vous soupçonne de vous être dotés de batteries antiaériennes (6). Qu'en est-il exactement ?
N. K. - Je ne peux ni confirmer ni infirmer l'information. Ces données relèvent des secrets de la résistance.
S. R. - Vous avez démenti toute implication dans les incidents survenus ces derniers mois (7). Qui est responsable des récents tirs de Katioucha contre Israël ?
N. K. - Nous ne savons pas qui tire ces roquettes. Elles sont d'ailleurs très basiques et le mode opératoire ne témoigne pas d'une réelle maîtrise technique.
Le Hezbollah n'est pas responsable de la sécurité dans le Sud. Nous sommes un mouvement de résistance et nous respectons les institutions de l'État libanais dont nous sommes l'un des éléments constitutifs. Même lorsque les temps étaient …
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