Les Grands de ce monde s'expriment dans

AU NOM DE TOUS LES OPPRIMES

Taslima Nasreen est née au Bangladesh (à l'époque Pakistan oriental) en 1962 dans une famille aisée et cultivée, de confession musulmane. Médecin gynécologue de formation, elle exerça dès 1986 dans un hôpital public. La vie et la carrière de Taslima Nasreen basculent en 1994 à la suite de la parution de son premier roman Lajja (La Honte), qui dénonçait les persécutions subies par les « infidèles » hindouistes dans le Bangladesh islamique. Menacée de mort par les islamistes, bannie par son propre pays, elle trouve refuge en Suède. C'est là qu'elle reçoit du Parlement européen le prix Sakharov pour la liberté de pensée, puis des autorités suédoises le prix Kurt Tucholsky. Son exil se poursuit en Occident : après la Suède, elle choisit l'Allemagne (1995-1996), puis à nouveau Stockholm (1997) et New York (1998), où vit sa soeur. Après un bref passage en France, elle finit par s'installer à Calcutta, capitale de l'État fédéré indien du Bengale occidental, où l'on parle sa langue maternelle et où elle tente en vain d'obtenir la nationalité indienne. Mais, en mars 2007, sa tête est mise à prix par un mouvement islamiste indien. Une « prime de décapitation » de 500 000 roupies (10 000 euros) est offerte à celui qui réussira à mettre la main sur elle. Contrainte de quitter Calcutta, elle fuit de ville en ville. Le 28 novembre 2007, elle reçoit l'appui du ministre des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee, ainsi que celui des services de renseignement indiens qui l'exfiltrent vers un lieu tenu secret. Persuadée que l'Inde est sa seconde patrie, elle obtient, en février 2008, la prolongation de son visa indien pour six mois. Mais l'embellie est de courte durée : menacée de mort par les islamistes pour « blasphème » et déçue par la tiédeur des autorités indiennes à son endroit, elle plie bagage le 19 mars 2008 et regagne la Suède. Sous le coup de la colère, elle affirme que « le gouvernement indien ne vaut pas mieux que les fondamentalistes religieux », l'accusant même d'avoir voulu l'« empoisonner » en lui fournissant des médicaments inadaptés à son hypertension. Depuis, elle semble s'être réconciliée avec sa « seconde patrie » et envisage d'y retourner dès qu'elle aura reçu les garanties nécessaires.
C'est toutefois depuis la Suède qu'elle publie son dernier ouvrage, De ma prison. Le 21 mai 2008, elle reçoit à Paris, des mains de la secrétaire d'État aux droits de l'homme, Rama Yade, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.
Taslima Nasreen s'est installée en France depuis mars 2009, avec l'aide de la Mairie de Paris et de toute une chaîne d'amitiés principalement situées à gauche. Une nouvelle phase de la vie de cette « révolutionnaire laïque » commence dans la patrie des droits de l'homme et de Voltaire.
A. D. V. Taslima Nasreen est née au Bangladesh (à l'époque Pakistan oriental) en 1962 dans une famille aisée et cultivée, de confession musulmane. Médecin gynécologue de formation, elle exerça dès 1986 dans un hôpital public. La vie et la carrière de Taslima Nasreen basculent en 1994 à la suite de la parution de son premier roman Lajja (La Honte), qui dénonçait les persécutions subies par les « infidèles » hindouistes dans le Bangladesh islamique. Menacée de mort par les islamistes, bannie par son propre pays, elle trouve refuge en Suède. C'est là qu'elle reçoit du Parlement européen le prix Sakharov pour la liberté de pensée, puis des autorités suédoises le prix Kurt Tucholsky. Son exil se poursuit en Occident : après la Suède, elle choisit l'Allemagne (1995-1996), puis à nouveau Stockholm (1997) et New York (1998), où vit sa soeur. Après un bref passage en France, elle finit par s'installer à Calcutta, capitale de l'État fédéré indien du Bengale occidental, où l'on parle sa langue maternelle et où elle tente en vain d'obtenir la nationalité indienne. Mais, en mars 2007, sa tête est mise à prix par un mouvement islamiste indien. Une « prime de décapitation » de 500 000 roupies (10 000 euros) est offerte à celui qui réussira à mettre la main sur elle. Contrainte de quitter Calcutta, elle fuit de ville en ville. Le 28 novembre 2007, elle reçoit l'appui du ministre des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee, ainsi que celui des services de renseignement indiens qui l'exfiltrent vers un lieu tenu secret. Persuadée que l'Inde est sa seconde patrie, elle obtient, en février 2008, la prolongation de son visa indien pour six mois. Mais l'embellie est de courte durée : menacée de mort par les islamistes pour « blasphème » et déçue par la tiédeur des autorités indiennes à son endroit, elle plie bagage le 19 mars 2008 et regagne la Suède. Sous le coup de la colère, elle affirme que « le gouvernement indien ne vaut pas mieux que les fondamentalistes religieux », l'accusant même d'avoir voulu l'« empoisonner » en lui fournissant des médicaments inadaptés à son hypertension. Depuis, elle semble s'être réconciliée avec sa « seconde patrie » et envisage d'y retourner dès qu'elle aura reçu les garanties nécessaires.
C'est toutefois depuis la Suède qu'elle publie son dernier ouvrage, De ma prison. Le 21 mai 2008, elle reçoit à Paris, des mains de la secrétaire d'État aux droits de l'homme, Rama Yade, le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes.
Taslima Nasreen s'est installée en France depuis mars 2009, avec l'aide de la Mairie de Paris et de toute une chaîne d'amitiés principalement situées à gauche. Une nouvelle phase de la vie de cette « révolutionnaire laïque » commence dans la patrie des droits de l'homme et de Voltaire.
A. D. V.
Alexandre Del Valle - Vous vous êtes installée à Paris depuis quelques mois. Vous y sentez-vous en sécurité ?
Taslima Nasreen - Oui, je pense que je suis ici en sécurité. J'ai …