n° 124 - Été 2009

Naturellement, il y a l'Iran. Nul ne sait, au moment où ces lignes sont écrites, si la vibrante protestation du peuple iranien finira par l'emporter. Mais ce qui est sûr, en revanche, c'est que le concept d'irréversibilité a fait son temps. En effet, qui eût osé croire, il y a seulement une vingtaine d'années, que le mur de Berlin serait mis à bas et que l'empire soviétique s'effondrerait comme un château de cartes ? Qui aurait parié sur le succès des « révolutions de velours » en Géorgie ou en Ukraine ? Pourquoi, dès lors, le khomeinisme ne connaîtrait-il pas demain le sort que le communisme a connu hier ?
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Cela dit, d'autres angoissantes interrogations occupent, ce trimestre, les Chancelleries et les Rédactions. Celles-ci, par exemple : 
 
- au Pakistan, le régime réussira-t-il à tenir face aux coups de boutoir des néo-talibans ? Ces terroristes fondamentalistes ont-ils l'intention et les moyens de s'emparer de l'arme nucléaire pakistanaise ? La stratégie de Barack Obama dans la région « AfPak » (Afghanistan/Pakistan) sera-t-elle payante au bout du compte ?
- au Mexique, où le crime organisé constitue désormais un véritable État dans l'État, se trouvera-t-il un homme pour mettre un terme à la toute-puissance des narco-trafiquants ? Dans un pays où la plupart des rouages du pouvoir sont infiltrés et contrôlés par des gangs mafieux, quel espace peut-il bien rester pour la démocratie ?
- au Proche-Orient, Benyamin Netanyahou et son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman seront-ils, malgré le scepticisme des diplomates professionnels, les artisans d'un compromis viable avec les Palestiniens ? Après tout, est-il interdit de se souvenir que, tout au long de l'Histoire, ce sont souvent les « faucons » qui ont fait la paix ?
- en Russie, est-il toujours vrai que Dmitri Medvedev se comporte comme la marionnette consentante de Vladimir Poutine ? Quel crédit accorder aux kremlinologues qui croient déceler, à certains indices subtils, les germes d'un affrontement futur entre les deux hommes ?
 
Nos lecteurs trouveront le décryptage de ces dossiers brûlants dans les pages de ce riche Numéro d'été. Un Numéro qui, par surcroît, braque le projecteur sur toutes les zones de fragilité et d'effervescence de la planète - du Caucase aux Balkans, de l'Asie centrale à l'Asie du Sud-Est (où le dictateur de la Corée du Nord joue un jeu nucléaire de plus en plus ambigu).
Quant à la crise mondiale et à ses retombées, notamment en Europe, elle trouve, elle aussi, une place de choix dans notre sommaire estival. Autant de sujets qui, comme à l'accoutumée, sont traités par les meilleurs experts et par ceux qui, aux manettes de leurs États respectifs, « font » l'événement.
 
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Un dernier mot pour signaler que nos lecteurs recevront, avec cette livraison, un fort stimulant « Supplément » consacré à quelques-uns des sous-produits (nocifs, hélas !) de la mondialisation : la contrefaçon et les trafics illicites.
 
Voilà. Tout est dit. Et puisque l'époque est incertaine, que l'on me permette, au moins, de citer Bernanos : « L'espérance est un risque à courir. »
 
 
 
À toutes et à tous : bonne lecture.