Bruno Le Maire a 40 ans. Grand, les cheveux poivre et sel, l'oeil aussi bleu que sa cravate, il nous reçoit en bras de chemise dans son bureau de secrétaire d'État aux Affaires européennes, au 37, quai d'Orsay. Ce normalien, agrégé de lettres modernes, passé par Sciences Po et l'ENA, a gardé de sa longue collaboration avec Dominique de Villepin un certain goût du lyrisme dans l'expression orale et les mêmes intonations parfois un peu métalliques. Direct, souriant, des airs d'éternel jeune homme, il jongle avec un emploi du temps surchargé. Aussitôt les feux de la présidence française éteints, il a pris les affaires européennes à bras-le-corps dès le départ de son prédécesseur, Jean-Pierre Jouyet, en décembre 2008.
La première qualité de ce « crâne d'oeuf », qui s'est fait élire député UMP de l'Eure en 2007, est son excellente connaissance de l'Allemagne et de la langue de Goethe. Conséquence : il a très vite mis de l'huile dans le moteur franco-allemand qui commençait à sérieusement rouiller. Son second atout est sa parfaite maîtrise des rouages du pouvoir.
B. B. Baudouin Bollaert - Quelle est votre analyse des résultats des élections européennes du 7 juin dernier ?
Bruno Le Maire - Les Français ont donné un signal politique fort. Loin de tout vote sanction, ils ont au contraire récompensé les listes qui ont parlé d'Europe, défendu un projet clair et des convictions fortes. C'est ainsi que j'interprète le vote du 7 juin : le succès des listes UMP reflète bien ce message. Car face aux partis qui ont voulu nationaliser la campagne, l'UMP a su mettre en valeur le message européen qu'avait porté le président de la République pendant la présidence française de l'Union européenne. Nous souhaitons une Europe politique forte, qui défende les intérêts des Européens, et qui soit surtout une force de propositions en faveur d'un nouveau développement économique mondial, respectueux de l'environnement, face aux États-Unis et à la Chine. Aujourd'hui, l'UMP est la première famille européenne en France ; je ne peux que m'en réjouir.
B. B. - Vous êtes secrétaire d'état aux Affaires européennes depuis six mois. Le résultat des européennes mis à part, quelle est votre meilleure surprise à ce poste et la moins agréable ?
B. L. M. - La mauvaise surprise, c'est le café que l'on nous sert à Bruxelles ! Que ce soit lors des réunions du Conseil Affaires générales ou même à l'occasion des sommets européens, il est toujours aussi mauvais ! La bonne nouvelle - et cela m'a frappé durant la récente campagne électorale -, c'est l'intérêt très fort de nos concitoyens, notamment des plus jeunes, pour les dossiers européens, les projets communautaires et la façon dont fonctionne l'Union. J'ai participé à de nombreuses rencontres avec les jeunes. J'ai pu vérifier qu'il existait chez eux une vraie passion de l'Europe. Leur abstention massive n'est pas synonyme de rejet de l'Europe ; c'est au contraire un défi qui nous est lancé. Ils ont conscience que leur avenir se joue largement dans ce vaste espace et ils ne comprennent pas que les réponses de certains dirigeants politiques à leurs questions n'épousent pas cette dimension.
B. B. - Vous définissez-vous comme un Européen de coeur ou un Européen de raison ?
B. L. M. - Les deux à la fois ! Si l'on veut vraiment renforcer la construction européenne, il faut y mettre beaucoup de coeur et d'engagement personnel. C'est ce que j'essaie de faire. En même temps, il faut garder à l'esprit que la construction européenne est fondée sur la raison, que l'affrontement entre les peuples est dépassé, que la guerre entre les États membres n'est plus possible et que l'intérêt collectif commande d'avancer vers une Union de plus en plus étroite.
B. B. - Quels sont les dirigeants qui, sur le plan européen, vous ont le plus impressionné depuis votre arrivée au gouvernement ?
B. L. M. - D'abord, permettez-moi de vous dire que la qualité des dirigeants européens et de leurs débats m'a frappé d'emblée. On n'en parle pas assez, alors je le dis. Et c'est plutôt une bonne nouvelle …
La première qualité de ce « crâne d'oeuf », qui s'est fait élire député UMP de l'Eure en 2007, est son excellente connaissance de l'Allemagne et de la langue de Goethe. Conséquence : il a très vite mis de l'huile dans le moteur franco-allemand qui commençait à sérieusement rouiller. Son second atout est sa parfaite maîtrise des rouages du pouvoir.
B. B. Baudouin Bollaert - Quelle est votre analyse des résultats des élections européennes du 7 juin dernier ?
Bruno Le Maire - Les Français ont donné un signal politique fort. Loin de tout vote sanction, ils ont au contraire récompensé les listes qui ont parlé d'Europe, défendu un projet clair et des convictions fortes. C'est ainsi que j'interprète le vote du 7 juin : le succès des listes UMP reflète bien ce message. Car face aux partis qui ont voulu nationaliser la campagne, l'UMP a su mettre en valeur le message européen qu'avait porté le président de la République pendant la présidence française de l'Union européenne. Nous souhaitons une Europe politique forte, qui défende les intérêts des Européens, et qui soit surtout une force de propositions en faveur d'un nouveau développement économique mondial, respectueux de l'environnement, face aux États-Unis et à la Chine. Aujourd'hui, l'UMP est la première famille européenne en France ; je ne peux que m'en réjouir.
B. B. - Vous êtes secrétaire d'état aux Affaires européennes depuis six mois. Le résultat des européennes mis à part, quelle est votre meilleure surprise à ce poste et la moins agréable ?
B. L. M. - La mauvaise surprise, c'est le café que l'on nous sert à Bruxelles ! Que ce soit lors des réunions du Conseil Affaires générales ou même à l'occasion des sommets européens, il est toujours aussi mauvais ! La bonne nouvelle - et cela m'a frappé durant la récente campagne électorale -, c'est l'intérêt très fort de nos concitoyens, notamment des plus jeunes, pour les dossiers européens, les projets communautaires et la façon dont fonctionne l'Union. J'ai participé à de nombreuses rencontres avec les jeunes. J'ai pu vérifier qu'il existait chez eux une vraie passion de l'Europe. Leur abstention massive n'est pas synonyme de rejet de l'Europe ; c'est au contraire un défi qui nous est lancé. Ils ont conscience que leur avenir se joue largement dans ce vaste espace et ils ne comprennent pas que les réponses de certains dirigeants politiques à leurs questions n'épousent pas cette dimension.
B. B. - Vous définissez-vous comme un Européen de coeur ou un Européen de raison ?
B. L. M. - Les deux à la fois ! Si l'on veut vraiment renforcer la construction européenne, il faut y mettre beaucoup de coeur et d'engagement personnel. C'est ce que j'essaie de faire. En même temps, il faut garder à l'esprit que la construction européenne est fondée sur la raison, que l'affrontement entre les peuples est dépassé, que la guerre entre les États membres n'est plus possible et que l'intérêt collectif commande d'avancer vers une Union de plus en plus étroite.
B. B. - Quels sont les dirigeants qui, sur le plan européen, vous ont le plus impressionné depuis votre arrivée au gouvernement ?
B. L. M. - D'abord, permettez-moi de vous dire que la qualité des dirigeants européens et de leurs débats m'a frappé d'emblée. On n'en parle pas assez, alors je le dis. Et c'est plutôt une bonne nouvelle …
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