La fin des investissements étrangers ?
Depuis la chute du régime de Slobodan Milosevic, en octobre 2000, la Serbie avait basé son développement sur sa capacité à attirer les investissements étrangers, profitant de sa position géographique centrale, de ses bonnes infrastructures de communications et d'un marché intérieur relativement important (environ 8 millions d'habitants). Moins que d'investissements greenfield (c'est-à-dire des investissements « en rase campagne » consistant à créer de toutes pièces une unité de production sur place), il s'agissait, le plus souvent, de rachats d'anciennes entreprises d'État. La Serbie, comme du reste la plupart des pays de la région, avait en effet lancé sa politique de privatisation avec une dizaine d'années de retard par rapport aux pays d'Europe centrale. Sans devenir un « eldorado » des PME comme les régions occidentales de la Roumanie, la Serbie avait su se rendre attractive. Depuis la fin de l'année 2008, le rythme est cassé : les projets d'investissements annulés ou « repoussés » se multiplient.
La seule bonne nouvelle de ces derniers mois reste la reprise des usines automobiles Zastava de Kragujevac par FIAT, après une négociation bouclée fin 2008. Les premières Punto produites en Serbie ont été présentées fin mars, mais l'entreprise italienne vient d'annoncer qu'elle renonçait à un investissement complémentaire prévu de 200 millions d'euros. On le voit : les suppressions de commandes provoquées par la crise n'épargnent pas les grandes entreprises privatisées, comme Zastava ou encore les aciéries de Smederevo, toujours en Serbie, rachetées en 2005 par l'entreprise américaine US Steel.
Le phénomène n'affecte pas seulement la Serbie : les aciéries de Zenica, en Bosnie, rachetées il y a deux ans par …