Depuis la fin des conflits armés, il y a dix ans, les Balkans allaient mieux. Tous les pays de la région s'étaient engagés, avec plus ou moins de réussite, dans la reconstruction de leurs économies sinistrées par l'effondrement des années 1990. Certains États particulièrement affectés par les guerres, comme la Bosnie-Herzégovine ou le Kosovo, restaient en retrait ; mais leurs voisins, à commencer par la Croatie ou la Serbie, attiraient les investissements étrangers et croyaient à une adhésion relativement rapide à l'Union européenne.La crise mondiale est venue remettre en cause cette « normalisation » économique et sociale. Les investissements étrangers ne sont plus à l'ordre du jour et plusieurs pays - comme la Bosnie-Herzégovine ou le Monténégro - se trouvent au bord de la faillite. Les plus pauvres - l'Albanie et le Kosovo - vont eux aussi ressentir les conséquences de la crise mondiale, ne serait-ce que du fait de la raréfaction des transferts de fonds de la diaspora. Quant aux accords que la Serbie ou la Bosnie-Herzégovine ont signés avec le FMI, ils sont assortis de lourdes mesures de réduction de la dépense publique - des mesures qui produiront des effets sociaux difficiles à gérer. Dans le même temps, la perspective européenne s'éloigne. Les efforts et les avancées de la dernière décennie vont-ils être anéantis, au risque de voir la région replonger dans une dangereuse instabilité ?
La fin des investissements étrangers ?
Depuis la chute du régime de Slobodan Milosevic, en octobre 2000, la Serbie avait basé son développement sur sa capacité à attirer les investissements étrangers, profitant de sa position géographique centrale, de ses bonnes infrastructures de communications et d'un marché intérieur relativement important (environ 8 millions d'habitants). Moins que d'investissements greenfield (c'est-à-dire des investissements « en rase campagne » consistant à créer de toutes pièces une unité de production sur place), il s'agissait, le plus souvent, de rachats d'anciennes entreprises d'État. La Serbie, comme du reste la plupart des pays de la région, avait en effet lancé sa politique de privatisation avec une dizaine d'années de retard par rapport aux pays d'Europe centrale. Sans devenir un « eldorado » des PME comme les régions occidentales de la Roumanie, la Serbie avait su se rendre attractive. Depuis la fin de l'année 2008, le rythme est cassé : les projets d'investissements annulés ou « repoussés » se multiplient.
La seule bonne nouvelle de ces derniers mois reste la reprise des usines automobiles Zastava de Kragujevac par FIAT, après une négociation bouclée fin 2008. Les premières Punto produites en Serbie ont été présentées fin mars, mais l'entreprise italienne vient d'annoncer qu'elle renonçait à un investissement complémentaire prévu de 200 millions d'euros. On le voit : les suppressions de commandes provoquées par la crise n'épargnent pas les grandes entreprises privatisées, comme Zastava ou encore les aciéries de Smederevo, toujours en Serbie, rachetées en 2005 par l'entreprise américaine US Steel.
Le phénomène n'affecte pas seulement la Serbie : les aciéries de Zenica, en Bosnie, rachetées il y a deux ans par …
La fin des investissements étrangers ?
Depuis la chute du régime de Slobodan Milosevic, en octobre 2000, la Serbie avait basé son développement sur sa capacité à attirer les investissements étrangers, profitant de sa position géographique centrale, de ses bonnes infrastructures de communications et d'un marché intérieur relativement important (environ 8 millions d'habitants). Moins que d'investissements greenfield (c'est-à-dire des investissements « en rase campagne » consistant à créer de toutes pièces une unité de production sur place), il s'agissait, le plus souvent, de rachats d'anciennes entreprises d'État. La Serbie, comme du reste la plupart des pays de la région, avait en effet lancé sa politique de privatisation avec une dizaine d'années de retard par rapport aux pays d'Europe centrale. Sans devenir un « eldorado » des PME comme les régions occidentales de la Roumanie, la Serbie avait su se rendre attractive. Depuis la fin de l'année 2008, le rythme est cassé : les projets d'investissements annulés ou « repoussés » se multiplient.
La seule bonne nouvelle de ces derniers mois reste la reprise des usines automobiles Zastava de Kragujevac par FIAT, après une négociation bouclée fin 2008. Les premières Punto produites en Serbie ont été présentées fin mars, mais l'entreprise italienne vient d'annoncer qu'elle renonçait à un investissement complémentaire prévu de 200 millions d'euros. On le voit : les suppressions de commandes provoquées par la crise n'épargnent pas les grandes entreprises privatisées, comme Zastava ou encore les aciéries de Smederevo, toujours en Serbie, rachetées en 2005 par l'entreprise américaine US Steel.
Le phénomène n'affecte pas seulement la Serbie : les aciéries de Zenica, en Bosnie, rachetées il y a deux ans par …
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