Depuis l'élection présidentielle de mars 2008, les analystes s'interrogent : qui est le pilote dans l'avion russe, Vladimir Poutine ou Dmitri Medvedev ? La presse occidentale semble avoir répondu à cette question en qualifiant le nouveau président de marionnette entre les mains de Poutine, lequel continuerait de gouverner le pays depuis son poste de premier ministre. Quant aux médias russes, ils ne cessent de souligner la continuité entre l'action du président Poutine et celle du président Medvedev.Pourtant, au cours des derniers mois, Dmitri Medvedev a prudemment commencé à se démarquer de son tout-puissant mentor. Il ose afficher ses désaccords avec lui et ne cesse d'augmenter sa marge de manoeuvre. On aurait tort de croire que cette démarcation est due aux ambitions personnelles de l'actuel locataire du Kremlin : elle s'explique avant tout par la rivalité qui règne entre deux clans désireux de contrôler le pouvoir exécutif.
Les deux hommes forts du pays sont, en effet, soutenus par des groupes opposés : les « siloviki » (c'est-à-dire les représentants des « ministères de force ») appuient Vladimir Poutine tandis que les « libéraux » ont choisi pour champion Dmitri Medvedev. Le consortium Gazprom joue un rôle d'arbitre dans cette rivalité. En se rangeant aux côtés de Dmitri Medvedev, le géant gazier est en train de faire basculer le rapport des forces en sa faveur. Au-delà des intérêts propres à chacun de ces groupes, cette concurrence, qui structure la politique russe, voit s'opposer deux projets de société très différents. Mais cette confrontation est relativement récente : dans les années 1990, ce n'étaient pas deux, mais cinq clans qui se disputaient le pouvoir...
Vladimir Poutine et les cinq clans
Le statut incertain du nouveau président Dmitri Medvedev rappelle étrangement celui de Vladimir Poutine à son arrivée aux affaires, en 2000. À l'époque, de nombreux observateurs affirmaient que Poutine n'était qu'un « homme de paille » contrôlé par la « Famille » (le clan le plus puissant du moment, formé des proches de Boris Eltsine). Poutine, ancien éphémère patron du FSB, avait effectivement été choisi par ce groupe et accepté par un Eltsine particulièrement affaibli et en fin de règne. Mais l'entourage du premier président de la Russie indépendante n'était pas le seul lobby d'envergure à la fin des années 1990. Cinq grands clans rivalisaient pour le pouvoir : la « Famille », bien sûr, mais aussi les oligarques, les gouverneurs, les « libéraux » et les « siloviki ».
La « Famille » était considérée comme le clan le plus puissant. Assez hétérogène, cette alliance réunissait, autour de la fille du président Boris Eltsine, Tatiana Diatchenko, divers « amis » de celui-ci, comme le speechwriter du président et époux de Tatiana, Valentin Ioumachev ; l'oligarque Boris Berezovski (1) ; et plusieurs membres de l'influente administration présidentielle, à commencer par le patron de cette instance, Vladimir Volochine. Incapable de proposer un quelconque projet idéologique, soudée exclusivement par l'appât du gain qui animait ses membres, la « Famille » espérait survivre à la démission de …
Les deux hommes forts du pays sont, en effet, soutenus par des groupes opposés : les « siloviki » (c'est-à-dire les représentants des « ministères de force ») appuient Vladimir Poutine tandis que les « libéraux » ont choisi pour champion Dmitri Medvedev. Le consortium Gazprom joue un rôle d'arbitre dans cette rivalité. En se rangeant aux côtés de Dmitri Medvedev, le géant gazier est en train de faire basculer le rapport des forces en sa faveur. Au-delà des intérêts propres à chacun de ces groupes, cette concurrence, qui structure la politique russe, voit s'opposer deux projets de société très différents. Mais cette confrontation est relativement récente : dans les années 1990, ce n'étaient pas deux, mais cinq clans qui se disputaient le pouvoir...
Vladimir Poutine et les cinq clans
Le statut incertain du nouveau président Dmitri Medvedev rappelle étrangement celui de Vladimir Poutine à son arrivée aux affaires, en 2000. À l'époque, de nombreux observateurs affirmaient que Poutine n'était qu'un « homme de paille » contrôlé par la « Famille » (le clan le plus puissant du moment, formé des proches de Boris Eltsine). Poutine, ancien éphémère patron du FSB, avait effectivement été choisi par ce groupe et accepté par un Eltsine particulièrement affaibli et en fin de règne. Mais l'entourage du premier président de la Russie indépendante n'était pas le seul lobby d'envergure à la fin des années 1990. Cinq grands clans rivalisaient pour le pouvoir : la « Famille », bien sûr, mais aussi les oligarques, les gouverneurs, les « libéraux » et les « siloviki ».
La « Famille » était considérée comme le clan le plus puissant. Assez hétérogène, cette alliance réunissait, autour de la fille du président Boris Eltsine, Tatiana Diatchenko, divers « amis » de celui-ci, comme le speechwriter du président et époux de Tatiana, Valentin Ioumachev ; l'oligarque Boris Berezovski (1) ; et plusieurs membres de l'influente administration présidentielle, à commencer par le patron de cette instance, Vladimir Volochine. Incapable de proposer un quelconque projet idéologique, soudée exclusivement par l'appât du gain qui animait ses membres, la « Famille » espérait survivre à la démission de …
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