L'élection de Barack Obama, le 4 novembre 2008, a ouvert une page nouvelle dans la politique énergétique et environnementale des États-Unis. Il y a trente ans déjà, l'arrivée du démocrate Jimmy Carter à la Maison Blanche avait inauguré un changement capital dans ce domaine : ouverture de la production d'électricité à la concurrence, interruption du recours à l'énergie nucléaire et apparition (soutenue par les crédits publics) des énergies nouvelles et renouvelables. S'inspirant du programme « Repower America » élaboré par Al Gore, le nouveau président souhaite, pour sa part, mettre en place en dix ans un modèle énergétique durable qui rendra les États-Unis indépendants à l'égard du pétrole, et donc à l'égard des pays producteurs. La double signification de « power » (pouvoir et énergie) prend ici tout son sens. Il s'agit tout à la fois de changer de système économique, d'intégrer pleinement la question du changement climatique et de résoudre le problème majeur que posent la sécurité de l'approvisionnement et l'indépendance énergétique. Si elle aboutit, cette double mutation ne manquera pas d'avoir des conséquences en Europe et dans les autres parties du monde (1).Il reste que ce projet risque de rencontrer de sérieux obstacles, en particulier politiques. À un an des élections locales, bon nombre de responsables politiques - républicains mais aussi démocrates - peuvent être tentés, sous l'influence de lobbies divers et variés, de privilégier les intérêts de leurs États au détriment des objectifs de long terme du président, et de refuser de faire le « grand saut ». Symbole de ces hésitations : le 27 juin 2009, la Chambre des représentants a adopté d'extrême justesse (219 voix contre 212) le grand projet de loi énergétique intitulé « The American Clean Energy and Security Act of 2009 ». 44 élus démocrates, principalement issus des États charbonniers, qualifiés de « Brown dogs » par analogie avec les « Blue dogs » (ces parlementaires démocrates proches des idéaux économiques et fiscaux républicains) ont fait défaut à Obama. Le calendrier des prochains mois est très chargé, aussi bien au niveau national qu'international. Et le Sénat américian ne s'est saisi du dossier énergétique que le 30 septembre dernier, laissant entrevoir pour les prochains mois des tractations difficiles et une issue incertaine d'ici le Sommet de Copenhague.
Une transition énergétique nécessaire
Les plus gros consommateurs d'énergie du monde
L'urgence est là. Les États-Unis sont aujourd'hui les plus gros consommateurs d'énergie du monde, en volume et par habitant. Alors qu'ils ne représentent que 4,5 % de la population mondiale, ils mobilisent 22,5 % de l'énergie disponible. Un Américain émet en moyenne 24 tonnes de CO2 par an, contre 10 tonnes pour un Européen et 4 à 5 tonnes pour un Chinois.
Pour répondre à leur demande d'énergie, le pays s'appuie principalement sur son charbon (39 % de la consommation primaire d'énergie), dont la production a triplé depuis trente ans, malgré le Clean Air Act adopté en 1963. Ce charbon « national » assure aujourd'hui, à des coûts très compétitifs (2), la moitié de la …
Une transition énergétique nécessaire
Les plus gros consommateurs d'énergie du monde
L'urgence est là. Les États-Unis sont aujourd'hui les plus gros consommateurs d'énergie du monde, en volume et par habitant. Alors qu'ils ne représentent que 4,5 % de la population mondiale, ils mobilisent 22,5 % de l'énergie disponible. Un Américain émet en moyenne 24 tonnes de CO2 par an, contre 10 tonnes pour un Européen et 4 à 5 tonnes pour un Chinois.
Pour répondre à leur demande d'énergie, le pays s'appuie principalement sur son charbon (39 % de la consommation primaire d'énergie), dont la production a triplé depuis trente ans, malgré le Clean Air Act adopté en 1963. Ce charbon « national » assure aujourd'hui, à des coûts très compétitifs (2), la moitié de la …
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