Les élections législatives anticipées du 29 juillet 2009 ont constitué un tournant dans l'histoire de la Moldavie. Destinées à dénouer une crise politique qu'avaient ouverte les législatives du 5 avril remportées frauduleusement par le Parti des communistes moldaves (PCM) de Vladimir Voronine, elles ont pleinement rempli leur rôle et marqué la fin de l'ère Voronine, c'est-à-dire huit années de régime autocratique.Le PCM a dû céder le pouvoir à une coalition de quatre partis d'opposition baptisée « Alliance pour une intégration européenne » ; et, le 11 septembre, le président a présenté sa démission. Ce changement a été rendu possible grâce aux pressions occidentales et, de manière beaucoup plus opaque, à celles de la Russie. Mais si elle permet d'espérer l'ouverture d'un véritable processus de démocratisation, la victoire d'un bloc pro-européen ne doit pas faire illusion. Au coeur de cette zone grise qui oscille entre l'Est et l'Ouest, à Chisinau comme à Tbilissi, Kiev ou Minsk, rien ne pourra se faire contre les intérêts du grand voisin russe.
Histoire d'une crise
Protestations contre la fraude
La crise débute le 6 avril 2009, au lendemain du vote. Quelque 5 000 jeunes se rassemblent sur la place Stefan cel Mare (Étienne le Grand), au coeur de Chisinau, à l'appel de l'ONG moldave Hyde Park, qui les a mobilisés via divers réseaux sociaux et en envoyant d'innombrables SMS. Ils dénoncent l'accès inégal aux médias, les tentatives visant à intimider les électeurs et les candidats, ainsi que le bourrage des urnes (l'opposition et les observateurs occidentaux ont déduit, à partir de chiffres fournis par le Bureau national des statistiques, que près de 400 000 morts auraient voté).
Le mouvement se poursuit le 7 avril, mobilisant cette fois, selon une source diplomatique européenne, quelque 30 000 manifestants. La protestation va dégénérer en émeutes. Des groupes de « casseurs » saccagent la présidence et incendient le Parlement. En écho au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, Vladimir Voronine accuse aussitôt la Roumanie d'avoir téléguidé ces violences, prenant pour preuves les slogans pro-roumains scandés par certains manifestants ainsi que le drapeau roumain hissé (conjointement avec un drapeau européen) sur le toit de la présidence. Le 8 avril, l'ambassadeur de Roumanie est expulsé du pays, de même que tous les journalistes roumains présents à Chisinau. Dès le lendemain, le gouvernement moldave instaure un régime de visas obligatoires pour les citoyens roumains (1).
Les manifestations post-électorales étaient prévisibles. Des résultats économiques décevants alors que la Moldavie détient déjà un record de pauvreté en Europe ; les revirements du président Vladimir Voronine en matière de politique étrangère ; et l'absence de liberté : tous ces éléments ont nourri un mécontentement social qui s'est traduit par une forte érosion de l'audience du PCM, perceptible dès les élections locales de 2007. L'ampleur des fraudes commises lors du scrutin du 5 avril servira de détonateur.
Mais les vidéos amateurs qui circuleront 24 heures plus tard sur le Net vont aussi démontrer que les « dérapages » commis par les manifestants ont été soigneusement …
Histoire d'une crise
Protestations contre la fraude
La crise débute le 6 avril 2009, au lendemain du vote. Quelque 5 000 jeunes se rassemblent sur la place Stefan cel Mare (Étienne le Grand), au coeur de Chisinau, à l'appel de l'ONG moldave Hyde Park, qui les a mobilisés via divers réseaux sociaux et en envoyant d'innombrables SMS. Ils dénoncent l'accès inégal aux médias, les tentatives visant à intimider les électeurs et les candidats, ainsi que le bourrage des urnes (l'opposition et les observateurs occidentaux ont déduit, à partir de chiffres fournis par le Bureau national des statistiques, que près de 400 000 morts auraient voté).
Le mouvement se poursuit le 7 avril, mobilisant cette fois, selon une source diplomatique européenne, quelque 30 000 manifestants. La protestation va dégénérer en émeutes. Des groupes de « casseurs » saccagent la présidence et incendient le Parlement. En écho au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, Vladimir Voronine accuse aussitôt la Roumanie d'avoir téléguidé ces violences, prenant pour preuves les slogans pro-roumains scandés par certains manifestants ainsi que le drapeau roumain hissé (conjointement avec un drapeau européen) sur le toit de la présidence. Le 8 avril, l'ambassadeur de Roumanie est expulsé du pays, de même que tous les journalistes roumains présents à Chisinau. Dès le lendemain, le gouvernement moldave instaure un régime de visas obligatoires pour les citoyens roumains (1).
Les manifestations post-électorales étaient prévisibles. Des résultats économiques décevants alors que la Moldavie détient déjà un record de pauvreté en Europe ; les revirements du président Vladimir Voronine en matière de politique étrangère ; et l'absence de liberté : tous ces éléments ont nourri un mécontentement social qui s'est traduit par une forte érosion de l'audience du PCM, perceptible dès les élections locales de 2007. L'ampleur des fraudes commises lors du scrutin du 5 avril servira de détonateur.
Mais les vidéos amateurs qui circuleront 24 heures plus tard sur le Net vont aussi démontrer que les « dérapages » commis par les manifestants ont été soigneusement …
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