Le transport a toujours été synonyme de liberté, de développement et de vie. Il n'y a pas de vie sans interconnexion, sans circulation des biens, des services, des personnes et de l'information. Comme la circulation sanguine est indispensable au corps humain, les transports le sont au développement économique et social. Aussi loin que l'on puisse reculer dans l'histoire humaine, nos ancêtres ont fait de la découverte des horizons lointains l'une de leurs principales quêtes et le coeur de leur liberté. Si la mobilité est bien une liberté fondamentale, la vitesse est l'un des paramètres les plus pertinents pour en mesurer l'efficacité. À l'occasion du colloque organisé le 29 mars dernier au Sénat par le Groupement des autorités responsables de transport (GART), Joël de Rosnay a rappelé que la mobilité est à la fois l'activité initiale et naturelle de la cellule biologique mais qu'elle est, aussi, le principal facteur qui ralentit la course irrésistible de notre univers vers le chaos entropique. Plus les interconnexions entre les points de concentration humaine sont directes et rapides, plus l'organisation de notre monde est efficace et complexe - en un mot, plus notre environnement génère de la néguentropie, antidote à la désorganisation naturelle. La vitesse des déplacements : une affaire ancienne La vitesse des déplacements a toujours joué un rôle dans l'organisation territoriale. Ainsi, les départements français furent institués en 1789, divisant le territoire national en 81 carrés de 72 kilomètres de côté et centrés sur une ville-préfecture qu'il est possible de rejoindre en une journée de cheval aller-retour. À ce stade, la vitesse est encore un paramètre peu fiable : les déplacements à cheval sont aléatoires en termes de temps de parcours et dépendent largement de l'état des voies carrossables et de la météo. Il faudra attendre l'apparition du chemin de fer et de la première ligne régulière dédiée au transport de voyageurs en 1835 pour apporter régularité et rapidité, éléments nécessaires à un développement industriel naissant en cette première moitié du XIXe siècle. Près de 130 années plus tard, c'est au Japon que naquirent les premières liaisons régulières inter-cités à grande vitesse avec l'apparition du Shinkansen (littéralement : « ligne nouvelle ») en 1964 entre Tokyo et Osaka. Le développement du Shinkansen répondait à la nécessité de créer un transport de masse très rapide et très fiable dans un pays très peuplé, long, aux reliefs escarpés, donc peu propice au développement d'un réseau routier fortement capacitaire. De fait, douze ans après son ouverture, cette première ligne à grande vitesse avait déjà transporté plus d'un milliard de voyageurs entre les deux principales métropoles nippones. Comment définir l'attractivité d'une métropole L'attractivité des métropoles est une équation dont les facteurs déterminants sont le développement économique, la qualité de vie et les services. Elle fait référence à l'ensemble des mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires...) que peuvent connaître les métropoles. Ainsi définie, l'attractivité a toujours été l'une des missions naturelles des politiques publiques. Dès les années 1960, la promotion de l'attractivité a été conduite à l'échelon des …
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