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QUEL AVENIR POUR LA BANDE DE GAZA

Dans une récente interview à la presse israélienne, Avi Dichter, ancien ministre de la Sécurité intérieure, ex-chef du Shin Beth (1) et membre du parti de centre gauche Kadima, a déclaré : « Israël sera obligé d'occuper à nouveau la bande de Gaza pour démanteler les infrastructures terroristes si un accord politique n'est pas conclu dans les mois prochains... Il ne s'agit pas ici d'une opération de trois semaines mais d'une action qui devra durer plusieurs années et qu'Israël devra accomplir lorsqu'il sera mûr » (2). Le chef d'état-major israélien Benny Gantz et le ministre des Finances Yuval Steinitz, proche de Benyamin Netanyahou, ont émis ces dernières semaines des avis similaires. Pourquoi, six ans après le retrait unilatéral décidé par le gouvernement Sharon, cette option est-elle redevenue plausible, dans un contexte de montée de l'islamisme dans les pays arabes et, notamment, en Égypte ? Au lendemain de l'accord signé au Caire entre le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et Khaled Mechaal (3) et peu après l'admission de la Palestine à l'Unesco (indice de l'isolement de plus en plus grand d'Israël), on comprend que le contrôle militaire de Tsahal sur la bande de Gaza n'est plus un débat théorique. Pour bien saisir les enjeux, il ne faut pas oublier que le programme nucléaire iranien - encore pointé du doigt il y a peu dans un rapport, accablant, de l'Agence internationale de l'énergie atomique - ne constitue, malheureusement, qu'une des facettes de l'action de Téhéran dans la région. En effet, il est clair aujourd'hui que l'Iran arme et soutient plusieurs organisations terroristes dans la bande de Gaza. Il ne faut pas oublier, non plus, que les fondements stratégiques de la défense de l'État d'Israël n'ont guère changé depuis leur élaboration par David Ben Gourion dans les années 1950 : mieux vaut prévenir que réagir, serait-ce au prix des remontrances des grandes puissances. On connaît le mot de Golda Meir : « Désolée. Je préfère les reproches aux condoléances. » La « gouvernance » du Hamas Une analyse détaillée de la situation dans la bande de Gaza montre que, depuis son arrivée au pouvoir au lendemain des élections législatives de janvier 2006, malgré l'importante aide humanitaire reçue de l'étranger (4), le Hamas a investi la majeure partie de son budget dans la construction d'infrastructures terroristes et non dans l'amélioration de la vie quotidienne des Gazaouis. Pendant trois ans, Israël a respecté la liberté de circulation maritime ; celle-ci n'a été limitée qu'après l'interception de navires livrant au Hamas des arsenaux d'armes et de munitions en provenance de pays musulmans comme la Syrie et l'Iran. Israël n'a pas établi un blocus, mais contrôle les denrées introduites dans la bande de Gaza par les centaines de camions qui y pénètrent chaque jour. Ce contrôle ne l'empêche pas de continuer à fournir aux habitants de cette zone de l'électricité, de l'eau, des services de santé et de téléphonie. Certes, les échanges commerciaux entre Israël et la bande de Gaza (5) sont en forte diminution par …