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ETATS-UNIS : HEURS ET MALHEURS DU PARTI REPUBLICAIN

Le retrait de Rick Santorum de la course à la nomination républicaine aux États-Unis, mi-avril, a mis fin au suspense. Favori depuis le lancement des campagnes officielles à l'automne dernier, Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, l'emportera quasi certainement. Le cycle des primaires n'aura pas été sans surprises pour autant, et tarde encore à se refermer entièrement. Depuis la mi-mars, il semble arithmétiquement impossible que l'un des adversaires restants de Romney rattrape son avance en nombre de délégués ; et pourtant, devant le peu d'enthousiasme soulevé par sa candidature auprès des électeurs des primaires, les autres candidats encore en lice ont décidé de faire durer la bataille. Après le retrait de Santorum, Ron Paul et Newt Gingrich ont déclaré qu'ils demeuraient officiellement candidats. Peut-être faudra-t-il attendre la Convention prévue au mois d'août à Tampa Bay en Floride pour que toute incertitude soit définitivement levée. Une campagne surréaliste La valse des prétendants Malgré son avance, Romney est encore loin de totaliser 1 144 délégués - un chiffre qui lui permettrait d'obtenir la nomination sans contestation possible. Les autres candidats peuvent donc jouer les prolongations, en partie pour des raisons techniques. Chacun des partis est libre d'organiser ces consultations électorales comme il l'entend, et en change périodiquement les règles en fonction des souhaits des instances nationales et locales. Cette année, le parti républicain a opté, dans la plupart des États, pour un système semi-proportionnel assez complexe. Après une primaire ou un caucus, un certain nombre de délégués sont attribués aux différents candidats en fonction de leurs scores - certains par circonscription, d'autres au niveau de l'État entier. Mais il reste un volant de délégués « libres » qui peuvent se déterminer plus tard. Du coup, certains commentateurs spéculaient encore tout récemment sur un scénario de Convention « négociée » qui verrait Mitt Romney perdre la bataille in extremis : soit que des débats houleux ce jour-là voient les délégués encore libres se ranger en bloc derrière l'un des autres prétendants, soit qu'un « chevalier blanc » surgisse à la dernière minute... Les noms de l'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin, du gouverneur de l'Indiana Mitch Daniels ou de celui du New Jersey Chris Christie ont ainsi été évoqués. Dans ce contexte, Mitt Romney a dû continuer à faire campagne, à sillonner le pays et à dépenser de l'argent pour tenter d'asseoir son avantage tant que ses principaux rivaux refusaient de s'incliner. Et sa légitimité continue d'être minée par cette course interminable. Quelle étrange situation, en effet, que celle où le candidat que tout le monde donne gagnant au bout du compte se place seulement en deuxième ou troisième position dans un État sur trois à mi-course... Ces résultats inégaux s'expliquent en partie par la diversité géographique et sociologique des États-Unis ; mais ils ont aussi contribué à donner le sentiment que le favori n'était pas très aimé, comme l'ont fait remarquer les journalistes du Daily Beast après sa victoire dans l'Illinois, où les sondages de sortie des urnes ont révélé que …