Le désistement de Rick Santorum dans la course à l'investiture du parti républicain, annoncé le 17 avril 2012, a donné le coup d'envoi de la campagne pour l'élection présidentielle de novembre aux États-Unis. Disposant d'une majorité des délégués depuis le 29 mai, Mitt Romney, assuré de devenir le candidat des Républicains à l'issue de la Convention nationale de la fin août 2012, n'a plus qu'un seul adversaire : Barack Obama. C'est désormais sur le président sortant que l'ex-gouverneur du Massachusetts concentre toute son attention, au grand soulagement des leaders du parti. Les primaires républicaines se sont, en effet, révélées exceptionnellement longues et dévastatrices. Pendant plus d'un an, les candidats se sont livré une guerre sans merci à grand renfort de spots télévisés, dépensant pour ces affrontements des millions de dollars et des trésors d'énergie. Loin de faire l'unanimité au sein de son propre parti, Mitt Romney a tardé à obtenir les ralliements des grands leaders politiques - comme par exemple Eric Cantor, leader de la majorité à la Chambre des représentants, ou Mitch Daniels, le gouverneur de l'Indiana - qui lui auraient permis d'asseoir plus rapidement sa position de favori. Or ceux-ci ne pouvaient le soutenir ouvertement tant qu'il n'avait pas obtenu une légitimité claire dans les urnes ; c'eût été ignorer les ultraconservateurs et autres militants du mouvement du « Tea Party » qui, après s'être éparpillés entre divers candidats au début de la campagne, avaient fini par faire de Rick Santorum leur champion et affichaient une profonde défiance, voire une certaine hostilité, à l'égard de M. Romney. La campagne des primaires a révélé les profondes fractures qui traversent le parti républicain. La virulence des attaques et la radicalisation des discours ont laissé, dans toutes les couches de l'électorat, des traces qu'il sera difficile d'effacer d'ici à l'élection générale. Or, pour remporter la bataille, Mitt Romney devra à la fois mobiliser l'ensemble des électeurs républicains et convaincre un grand nombre d'Indépendants et d'indécis situés au centre de l'échiquier politique. Dans un entretien télévisé que la plupart des commentateurs politiques ont qualifié de gaffe magistrale, Eric Fehrnstrom, le directeur de campagne de M. Romney, avait comparé sa campagne électorale à une « ardoise magique », un tableau à dessin effaçable pour enfants. Il entendait par là que, une fois les primaires républicaines passées, il serait possible d'effacer d'un seul coup les prises de position un peu extrêmes visant à conquérir les militants, et repartir de zéro à l'automne sur des positions plus modérées susceptibles de séduire l'électorat du centre. Cette formule a été largement perçue comme un aveu de l'inconsistance et du manque de convictions sincères du candidat Romney. On le voit : les défis qui attendent les Républicains sont multiples et sérieux. Mais leurs stratèges savent s'adapter et, surtout, disposent de ressources financières inédites - une donnée nouvelle qui risque de jouer un rôle considérable dans la dynamique de campagne. Les séquelles de la campagne des primaires La campagne des primaires dure bien plus longtemps que la campagne présidentielle …
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