L'impatience noire et la difficile réconciliation
Un président trop conciliant envers les Blancs ?
Qui mieux que Nelson Mandela lui-même pouvait parler de son bilan et de l'après-Mandela ? Malgré le concert de louanges qui accompagne toute évocation de son nom, l'homme ne s'est jamais cru indispensable. À un groupe de journalistes qui l'interrogeaient sur son action politique et sur les craintes que suscitait la perspective de sa disparition, il confiait en décembre 1998 : « Voyez le ministre de l'Eau, le professeur Kader Asmal ! À aucun moment de notre histoire, ce portefeuille n'a eu autant d'importance qu'aujourd'hui. Nous avons fourni de l'eau à 2,6 millions de personnes. Ce n'est pas Mandela qui l'a fait, c'est Kader Asmal. Prenez encore Trevor Manuel [le ministre des Finances]. Il a su gagner la confiance des économistes et des institutions financières de ce pays et du monde entier. Ce n'est pas Mandela qui a réussi cela, c'est Trevor Manuel. Voyez Alec Irwin au Commerce et à l'Industrie ! Où qu'il aille, il reçoit un accueil chaleureux en raison de son action » (2). À l'époque où il présidait encore le pays, Mandela manifestait le même enthousiasme envers la relève, même si l'Histoire ne lui a pas forcément donné raison étant donné le bilan mitigé de ses deux successeurs. « Voyez le vice-président Thabo Mbeki ! Nous avons là un homme extrêmement talentueux. C'est un réel atout pour nous. Il est aujourd'hui respecté, aussi bien ici qu'à l'étranger, et il joue un rôle très important sur ce continent et dans d'autres régions du monde. La question de l'après-Mandela ne se pose absolument pas... » (3). Anticipant les critiques, Mandela confessa qu'il n'avait pas été préparé au pouvoir : « Nous n'avons …
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