Ces derniers mois ont été riches en événements. Au Moyen-Orient, on a assisté, après trop de décennies de suspicion mutuelle, à un premier réchauffement de nos relations jusque-là glaciales avec l'Iran, ce dont on ne peut que se réjouir. En Syrie, en revanche, la tragédie de la guerre civile se poursuit inexorablement.
Plus près de chez nous, les pays de l'Union ont accueilli cet été leur 28e membre, avec l'adhésion longtemps attendue de la Croatie, alors qu'en Ukraine, à notre frontière orientale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour réclamer un resserrement des liens avec l'Union européenne.
Mais, au-delà de ces avancées, de ces réalisations et de ces impasses, il convient, pour mesurer le chemin parcouru, de prendre un peu de recul et d'analyser, sur la longue durée, l'apport de l'Union européenne.
Une Europe qui change dans un monde qui change
Les transformations qui ont eu lieu au cours du dernier quart de siècle sont tout bonnement immenses. La fin de la guerre froide a enfin fait disparaître la hantise d'une nouvelle guerre - une guerre nucléaire, cette fois. Le passage à un nouvel ordre mondial dans le sillage de la guerre froide ne s'est, bien sûr, pas réalisé sans peine. De vieilles certitudes ont été battues en brèche et abandonnées. Des guerres civiles ont éclaté, des régimes ont été renversés. Mais le résultat global a sans aucun doute été bénéfique pour l'humanité.
La démocratie a fleuri, ou du moins a pris racine, dans nombre de pays autrefois ravagés par la guerre civile ou prisonniers de régimes autocratiques, notamment en Amérique latine et en Afrique. L'idée toute simple que les gens doivent avoir leur mot à dire dans la gestion de la cité est désormais admise presque partout, et jamais dans l'Histoire une part aussi grande de la population mondiale n'a vécu dans des pays démocratiques. Cette soif de démocratie a commencé à se manifester fortement avec le « printemps arabe ». Elle ne disparaîtra plus. Certains préfèrent la stabilité, mais toutes les démocraties - et les nôtres en Europe n'échappent pas à cette règle - naissent dans la douleur et l'effervescence.
La mondialisation prend, dans nos vies, une place de plus en plus grande. À l'instar de la démocratie, le concept d'économie de marché est devenu universel. Même en Chine, le parti communiste a reconnu, à l'occasion de son troisième plénum, le rôle décisif d'un marché libre. Cette aspiration à des économies et à des sociétés plus ouvertes, cette dynamique, a accru la prospérité générale. Ce ne sont pas des millions, mais des centaines de millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté au cours des dernières décennies.
Ces mutations ont eu un impact très positif sur l'Europe. Avec la chute du mur de Berlin, notre Union a pu s'étendre : elle a changé jusque dans ses fondements, a encore gagné en importance. De nouvelles voies d'intégration se sont ouvertes - voies sur lesquelles nous marchons encore aujourd'hui, à commencer par celle de …
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