Les Grands de ce monde s'expriment dans

Les sept piliers de l'économie marocaine

Dans un contexte régional marqué par les convulsions du « printemps arabe » (fragilité de la situation tunisienne, déstabilisation de la Libye...) et la montée du risque terroriste dans le Sahel, le royaume du Maroc fait figure de pôle de stabilité. Le pays, qui a largement échappé aux effets de la crise économique mondiale et du tsunami révolutionnaire arabe, demeure un acteur décisif pour l'équilibre du Maghreb, du pourtour méditerranéen et de l'Afrique en général. Le maintien de la croissance - autour de 4 % annuels (1) - et le dynamisme de l'économie lui permettent de continuer d'attirer les investisseurs étrangers, sensibles à une solidité institutionnelle qu'ont renforcée les multiples réformes engagées par le roi Mohammed VI en mars 2011.
Symbole de l'unité du pays, le monarque actuel est le vingt-troisième d'une longue dynastie alaouite arrivée au pouvoir au milieu du XVIIIe siècle. Depuis lors, le destin du pays se confond avec celui de la famille régnante. À l'instar de ses aïeux, Mohammed VI est Commandeur des croyants : c'est l'« Amir Al Mouminine ». Son titre religieux lui confère une certaine légitimité et les moyens de promouvoir un islam tolérant, conciliant valeurs traditionnelles et ouverture. Alors que le monde arabe traverse une période de confusion extrême sur la question religieuse, le Maroc relève le défi du combat contre les hérésies criminelles du fondamentalisme religieux et de sa variante salafiste djihadiste, responsable des attentats de Casablanca de mai 2003. Le Palais s'attache à défendre un islam malékite (l'un des quatre rites de l'islam sunnite orthodoxe) teinté d'un certain mysticisme lié à l'influence de groupes soufis et de la tradition berbériste non rigoriste. Ce courant constitue la base d'un modèle d'islam « à la marocaine ».
Le type de gouvernance développé au Maroc depuis quinze ans sous l'égide de Mohammed VI s'est concrétisé par l'adoption de réformes sociales, économiques et politiques et par un meilleur ancrage du pays dans le monde globalisé. Les sept grands axes de ce modèle sont : le nouveau Code de la famille (Moudawana) ; l'éducation et la lutte contre l'analphabétisme ; la régionalisation et le développement économique ; les réformes politiques et constitutionnelles ; l'alternance démocratique ; la reconnaissance du fait amazighe (autrement dit le fait culturel berbère) ; et le déploiement d'une diplomatie active.


Les acquis des femmes


Au Maroc, le combat des femmes pour la dignité et l'égalité des droits ne date pas des années 2000. Les avancées obtenues sont le résultat d'un long chemin parsemé d'embûches : poids de la tradition dans la société et ancien statut juridique rétrograde de la femme.
Afin de dépasser ces blocages, la démarche la plus audacieuse du souverain chérifien fut sans doute l'élaboration d'un nouveau Code de la famille en 2004 - une initiative dans laquelle la communauté internationale a vu l'acte de sortie d'une situation figée depuis 1958. Bien que ce Code soit perçu comme un début de « révolution » juridique et sociale qui consacre l'égalité entre les sexes en améliorant les droits des femmes, …