L'imposition de la démocratie et de l'économie de marché par la force n'aura pas vraiment fonctionné en Irak et en Afghanistan sous la présidence de George W. Bush (2000-2008). La région du grand Moyen-Orient - où les « printemps arabes » commencés en 2010 en Tunisie s'apparentent, de plus en plus, à des « hivers » - demeure une véritable poudrière. Dans ce contexte instable, les États-Unis de Barack Obama, installé à la Maison-Blanche en 2009, ont amorcé ce qui ressemble fort à un retrait stratégique. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est même allé jusqu'à déplorer, dans une allocution publique en novembre dernier, le « désengagement américain du Moyen-Orient ».
Mais le secrétaire d'État John Kerry, qui a remplacé Hillary Clinton pour le second mandat du président Obama, a engagé depuis le printemps 2013 une démarche diplomatique nouvelle vis-à-vis du Moyen-Orient. Cette approche, qui n'est pas sans rappeler la « diplomatie des petits pas » de Henry Kissinger, réaffirme sans ambages la responsabilité de Washington sur la scène internationale. Multipliant les voyages, les contacts et les initiatives sur les dossiers iranien, syrien et israélo-palestinien, Kerry fait montre d'une détermination sans faille pour stabiliser la région. Le retour à une diplomatie active venue de Foggy Bottom (quartier où est situé le département d'État dans la capitale fédérale) va-t-il se confirmer ? Et, dans l'affirmative, ce processus apportera-t-il enfin un certain apaisement à cet espace en pleine tourmente ?
Obama-1 : une politique plus discrète
La guerre punitive en Afghanistan suivie de la guerre préventive en Irak avait marqué la décennie 2000, au lendemain du 11 Septembre. Les difficultés rencontrées ont été telles que le gouvernement américain a commencé à planifier les opérations de retrait d'Irak dès le second mandat de George W. Bush. Ce retrait a débuté au lendemain du « surge » de 2007 (1) et s'est achevé en décembre 2011.
Arrivé à la Maison-Blanche fort d'un immense potentiel de sympathie sur la planète entière, y compris dans le monde arabe et musulman, le président Obama a voulu trancher nettement avec la politique que son prédécesseur avait conduite dans la région. Son discours prononcé au Caire en juin 2009, intitulé « Un nouveau départ », avait pour objectif de porter un message d'amitié et de modération, et de faire oublier les années difficiles qui venaient de s'écouler.
Un soutien moins visible
Au-delà de cette volonté de réconciliation, somme toute attendue, le nouveau président a affiché pendant son premier mandat une grande prudence sur les problèmes régionaux.
Dans les premiers mois de son administration, Obama s'est montré fort maladroit en exigeant du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie alors qu'il ne disposait d'aucun moyen de l'y contraindre. À la suite de cette erreur - et de l'humiliation qu'avait représentée pour Obama la réaction courroucée de Netanyahou -, l'administration américaine est restée extrêmement silencieuse sur ce dossier. Or bon nombre de spécialistes du Moyen-Orient estiment, à tort ou à raison, que la question israélo-palestinienne …
Ce site est en accès libre. Pour lire la suite, il vous suffit de vous inscrire.
J'ai déjà un compte
M'inscrire
Celui-ci sera votre espace privilégié où vous pourrez consulter à tout moment :
- Historiques de commandes
- Liens vers les revues, articles ou entretiens achetés
- Informations personnelles