Lancés par l'ONU en avril 2006, les Principles for Responsible Investment (Principes pour l'investissement responsable, PRI) proposent une ligne de conduite ambitieuse aux investisseurs institutionnels. Cette initiative les invite à prendre en compte les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans leurs démarches d'investissement et dans leurs pratiques d'actionnaires. À la mi-2014, les PRI réunissaient 1 250 signataires, qui gèrent au total plus de 45 000 milliards de dollars d'actifs. Ils constituent la plus grande communauté d'investisseurs au monde dédiée aux questions ESG et visent à assurer la stabilité des marchés au travers d'actions collectives. Revenons sur les premiers pas de ce programme, avant de voir ce qu'il en est aujourd'hui et d'envisager les perspectives qui s'ouvrent à lui.
Les origines des PRI
La démarche d'investissement responsable considérée dans son ensemble a connu une forte croissance dans les années 1990 et au début des années 2000. L'investissement socialement responsable (ISR) - orienté essentiellement vers les petits porteurs et qui se préoccupe avant tout d'aspects éthiques - disposait d'un ancrage, certes modeste mais bien établi, dans de nombreux marchés développés. L'activisme des actionnaires - en particulier de la part des fonds de pension américains et des fonds dédiés à l'ISR - se développait sur une série de thèmes allant de la publication de bilans ESG aux conditions de travail en passant par la gouvernance d'entreprise. Le nombre de résolutions proposées par les actionnaires aux entreprises américaines augmentait d'année en année. Au début des années 2000, certains des principaux gestionnaires de fonds britanniques ont entamé un dialogue avec les entreprises sur les critères ESG et ont constitué des équipes dédiées pour mener à bien ces discussions. Le secteur des technologies vertes et l'investissement dans les énergies renouvelables étaient en plein décollage. Le réchauffement climatique émergeait comme sujet central, et un mouvement favorable à plus de régulation se faisait sentir.
Pendant cette période, le débat autour des questions environnementales et sociétales a commencé à migrer de préoccupations essentiellement éthiques vers un questionnement sur la bonne gouvernance, les approches de long terme, la gestion du risque et les nouvelles opportunités. Pour la première fois, des institutions financières de premier plan ont commencé à s'intéresser concrètement à l'impact des questions ESG sur les performances financières des entreprises, partant de l'hypothèse que celles qui géraient bien les risques environnementaux et les relations avec leurs employés, les autorités et les autres parties prenantes constituaient des investissements plus rentables et moins risqués que les autres.
Nombre de forums pour l'investissement responsable (FIR, ou Social Investment Forums, SIFs, en anglais) opèrent depuis plusieurs années dans le monde entier et font la promotion des démarches d'investissement éthique et socialement responsable. En 2003, certains d'entre eux, tels la Sustainable Investment and Finance Association britannique (UKSIF), l'Association for Sustainable & Responsible Investment in Asia (ASrIA) et l'European Sustainable Investment Forum (EuroSIF), ont commencé à s'adresser aux fonds de pension et aux gestionnaires de fonds de premier plan.
D'autres initiatives émanant d'investisseurs et portant sur les questions d'ESG sont nées au début …
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