Toute crise est, à la fois, un péril à maîtriser et une occasion à saisir. Mais cela n'est vrai que s'il existe, à la tête des États, des personnalités fortes, courageuses, convaincues, visionnaires, plus soucieuses de la prochaine génération que de la prochaine élection. Des personnalités qui choisissent toujours de réussir plutôt que de durer.
Les crises, guerres et autres turbulences internationales du moment appellent, à l'évidence, l'émergence de telles personnalités. Existent-elles pour autant ? Le tour du monde en quinze étapes auquel nous convions nos lecteurs ce trimestre - de l'Ukraine à l'Irak - leur permettra de se faire leur propre opinion tout en épousant les méandres de l'actualité en compagnie, comme à l'accoutumée, des meilleurs experts.
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Que l'on me permette de braquer le projecteur sur deux contributions parmi toutes celles, également stimulantes, que l'on découvrira dans ces pages :
- Tout d'abord, celle du ministre des Affaires étrangères d'Israël Avigdor Liberman. Que l'on soit « faucon » ou « colombe », on appréciera d'autant plus cet entretien que M. Liberman se confie fort rarement à la presse européenne. Récusant toute langue de bois, le chef de la diplomatie israélienne dessine, ici, le visage de l'avenir. Un entretien décoiffant.
- Ensuite, celle des ministres français et allemand de la Défense. Pour la première fois, Jean-Yves Le Drian et Ursula von der Leyen ont bien voulu se livrer à une « interview croisée » en répondant, l'un et l'autre, aux mêmes questions posées par notre Rédaction. Sur la stratégie de Vladimir Poutine à l'égard de l'Ukraine, les affrontements en Irak et en Syrie, les atouts et les lacunes de la défense européenne, les pôles d'excellence en matière industrielle, les interventions extérieures, les relations avec Washington, et sur nombre d'autres dossiers clés, nos ministres nous offrent une éclairante prestation à deux voix.
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En plus de la quinzaine de contributions de cette livraison d'automne, on lira avec intérêt le « Dossier spécial » que nous consacrons à l'Investissement Responsable. Une dimension qui, depuis une dizaine d'années, concerne de plus en plus les divers acteurs financiers - et, tout particulièrement, les investisseurs institutionnels.
On le voit : nous avons tenté, cette fois encore, d'appréhender la réalité internationale de façon contrastée et sous des angles divers. Il y a plus de deux siècles, le poète britannique William Cowper ne disait-il pas, déjà, que « la variété est l'épice de la vie » ?
À toutes et à tous, bonne lecture.
Brigitte Adès et Patrick Wajsman