Les Grands de ce monde s'expriment dans

Les quatre atouts de Madame Clinton


À l'heure où ces lignes sont écrites, Hillary Rodham Clinton n'est pas encore candidate à l'élection présidentielle de 2016 ; il ne fait guère de doute, pourtant, que l'ancienne sénatrice de l'État de New York se lance pour la deuxième fois dans la course à la Maison-Blanche.
N'hésitons pas à dessiner le visage de l'avenir : non seulement Hillary se présentera, mais elle obtiendra l'investiture démocrate avant de remporter l'élection fixée le 8 novembre 2016, devenant le 45e président de l'histoire des États-Unis et la première femme à occuper le Bureau ovale. Car l'ex-First Lady dispose de quatre solides atouts : elle sait parfaitement comment recueillir les sommes colossales nécessaires pour conduire une campagne ; sa personnalité est de nature à rassurer ses concitoyens ; ses années passées au poste de secrétaire d'État lui ont conféré une incontestable stature internationale ; et cette fois, à la différence de la primaire perdue en 2008, le fait qu'elle est une femme constituera un atout considérable...


L'art d'amasser des dollars


Mener une campagne électorale présidentielle à son terme exige des moyens financiers incroyablement élevés. Lors de la campagne de 2012, Barack Obama a dépensé directement ou indirectement la somme faramineuse de 1,123 milliard de dollars, dépassant de très peu les 1,019 milliard de dollars de Mitt Romney.
Dans un arrêt rendu en 2010, la Cour suprême des États-Unis a aboli les plafonds des dons que les citoyens américains, mais aussi les entreprises, peuvent faire aux comités d'action politique. La seule condition est que ces comités - que l'on appelle Super PAC (1) - soient indépendants des partis politiques et des candidats aux élections. Autrement dit, ces Super PAC n'ont aucun contact direct avec les équipes de campagne et ne sont pas autorisés à soutenir directement un candidat. Ils peuvent, en revanche, soutenir ses idées et, surtout, critiquer le programme de son adversaire.
Hillary Clinton peut d'ores et déjà compter sur le soutien du Super PAC qui avait largement contribué à la victoire de Barack Obama en 2008 et en 2012, Priorities USA. Il n'y a là rien de surprenant : le président de cette organisation n'est autre que Harold M. Ickes, un proche du couple Clinton. En 1993, après la première élection de Bill, Ickes occupa le poste stratégique d'adjoint du Chief of Staff Leon Panetta. Durant ce premier mandat, le même Ickes fut l'homme de confiance du président. Arrivé pour travailler sur la réforme de la santé, il dut essentiellement se consacrer à défendre les Clinton pris dans la tourmente de l'affaire Whitewater (2). Personnellement soupçonné d'avoir contribué à apporter des financements chinois à la campagne de 1992 (3), il offrit même en 1995 sa démission à Clinton, qui la refusa. Quelques mois plus tard, après son départ de la Maison-Blanche, le New York Times, dans un portrait, l'affubla du surnom de « préposé aux poubelles de Bill Clinton » tant il avait fait le sale boulot pour le président. Il faut dire que lui-même en était venu à se dire « …